Archives quotidiennes : 26 juillet 2016

« Einstein avait raison. Il faut réduire le temps de travail », Pierre Larrouturou et Dominique Méda.  Editions de l’Atelier,2016. 

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Regards croisés du sociologue et de l’économiste/politique pour relancer le débat sur la réduction du temps de travail et notamment la semaine de 4 jours ?

 

Considérant que le débat sur le temps de travail devrait se focaliser sur la flexibilité interne, les auteurs proposent une nouvelle étape de réduction (ou d’augmentation pour les petits temps travaillé ; l’idée est de conduire une expérimentation à l’issue de laquelle un référendum pourrait, en cas de bilan positif, décider d’un mouvement général. La proposition est que les entreprises qui réduisent leur temps de travail à 4 jours (ou 32 heures en moyenne) par semaine et qui créent 10% d’emplois en CDI bénéficient d’une exonération permanente de 8% des cotisations (6,4% de cotisations chômage et 1,6% de cotisations de sécurité sociale) ; cette exonération permettant de créer des emplois sans baisser les salaires. Le financement assuré par l’Etat, représenterait 15 milliards en année pleine pour les deux premières années si toutes les entreprises passaient à la semaine de 4 jours. Le manque à gagner pour l’Unedic serait compensé par le surplus constitué par l’augmentation des cotisations de sécurité sociale.et les fonds du CICE pourraient également être mobilisés.

Certaines entreprises (Mamie Nova,Coop Even, Yprema, Macif, Brioches Pasquier, Afer sont déjà aux 32 heures. La motivation dominante est de développer la flexibilité interne sans dégrader les conditions de travail, via des créations d’emplois

Le bilan des 35 heures montre que les lois de Robien et Aubry I ont donné de bons résultats parce que les exonérations de cotisations sociales étaient conditionnées à des créations d’emplois. Par contre, la loi Aubry II n’a pas conditionné les aides à l’obligation de créer des emplois et a permis que la réduction s’opère en modifiant la manière de décompter le temps de travail,(ex :retrait des pauses du temps de travail) ;certaines entreprises en ont profité pour flexibiliser l’emploi et intensifier le travail. L’écueil de l’intensification du travail doit être évité par la création d’emplois ; c’est la raison pour laquelle, il ne devrait y avoir aucune exonération si l’entreprise ne crée pas 10% d’emplois en CDI.

En parallèle, il serait utile de mettre en place un système de suivi hebdomadaire des heures travaillées incluant les temps de connexion hors du lieu de travail, rarement pris en compte et revoir les caractéristiques du forfait jours (39% des cadres au forfait jour travaillent plus de 50 h/semaine) ; cette surcharge de travail est dommageable pour la santé et elle freine l’accès des jeunes au marché de l’emploi..

Autre avantage du passage à une semaine de 4 jours : assurer le développement de la formation, le 5eme jour permettant de s’améliorer dans son métier ou d’acquérir de nouvelles compétences.

L’objectif est de ne plus avoir de chômeurs de longue durée en créant massivement des emplois et en développant une vraie politique de formation. Il s’agit d’un nouveau contrat social en développant un modèle de prospérité sans croissance pour construire une société d’équilibre, d’innovation et de convivialité : »baisser le temps de travail reste le combat fondamental des progressistes ». (Michel Rocard )

Pour en savoir plus: lire l’ITV des auteurs sur actuel rh

http://www.actuel-rh.fr/content/le-debat-sur-la-semaine-de-4-jours-relance

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