Nouveau Président de la CFE-CGC, François Hommeril rappelle le positionnement spécifique de son organisation et présente ses objectifs et ambitions.
*L’Adn de la CFE-CGC : Les spécificités de la CFE-CGC sont issues de 2 raisons historiques :
-la création de l’organisme de retraite complémentaire propre aux cadres
-la définition d’un corps sociale intermédiaire dans l’entreprise qui a du mal à trouver sa place entre responsabilité sur le terrain et lien de subordination.
Aujourd’hui la CGC a la volonté de lier l’économique et le social avec la vocation de regrouper des compétences et des responsabilités particulières ; ce qui rend la situation compliquée pour élaborer un tissu revendicatif car il faut à la fois mettre en place la politique de la direction et être capable d’interagir avec elle.
L’essentiel est la recherche du juste équilibre entre l’interdépendance du social et de l’économique qui se décline autour de thématiques majeures : efficacité économique, évolution des organisations, équilibre vie personnelle/vie professionnelle, impact du numérique sur les relations de travail, évolution du management.
Avec la nécessité de reprendre la parole à partir de l’analyse des grands courants de l’économie, sachant que la performance économique ne peut se résumer à plus de flexibilité.
*Position de la CGC vis-à-vis de la loi El Khomeri : La CGC a rejeté l’injonction d’occuper une place déterminée : soit réformiste, soit contestataire. Elle ne se veut pas un syndicat d’accompagnement mais une organisation partenaire, ce qui suppose le respect de son indépendance. La CGC veut intervenir en interaction et en mode de régulation.
L’inversion de la hiérarchie des normes faisait porter un risque à l’équilibre global. La CGC se met dans la position d’un syndicat de proposition, souhaite être présente dans ce champ pour faire progresser en parallèle l’économique et le social.
Le texte étant voté, la CGC participera à sa mise en œuvre tout en restant cohérente sur ses principes.
*Points à traiter
–la formation des militants et délégués : il est nécessaire de disposer de militants et délégués formés, agissant en réseau de manière responsable et professionnelle. La loi de 2008 sur la représentativité syndicale impose d’en faire la preuve et nécessite de mettre en place les compétences nécessaires pour être efficace.
–le rôle des acteurs de la négociation : sur le plan du principe, le recours au référendum prévu par la loi El Khomeri est un instrument dangereux ; il risque d’invalider le rôle des acteurs de la négociation. L’approche doit toujours être celui de l’intérêt général collectif et non une réponse à des intérêts particuliers spécifiques.
–les attentes nouvelles des collaborateurs: elles passent à travers le traitement des problématiques de vieillissement et de la mixité des organisations syndicales : les questions du cumul des mandats et de la durée des mandats doivent aussi être traitées.
–le parcours syndical: la question n’est pas encore réglée .L’évolution de carrière et la rémunération sont des points majeurs qui supposent une pleine maturité des acteurs.
–l’évolution des missions de l’encadrement ; elle est inéluctable car il n’est pas envisageable de se passer d’un encadrement. Le métier change tant dans les fonctions que dans les comportements, ce qui suppose de mettre en place la formation et l’accompagnement des cadres pour leur permettre de répondre aux nouveaux enjeux.