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Le Droit à l’emploi n’est pas une liberté fondamentale: arrêt de la Cour de cassation du 21 09 2017

L’arrêt rendu le 21 septembre 2017 par la Cour de Cassation apporte des précisions sur les conditions dans lesquelles peut être retenue la nullité de la rupture d’un contrat de mise à disposition (travail temporaire) requalifié en contrat à durée indéterminée.

Une cour d’appel avait retenu la nullité de la rupture du fait de la requalification en contrat de travail à durée indéterminée. Elle avait considéré que le salarié avait agi en justice afin de faire respecter sa liberté fondamentale au maintien dans l’emploi à la suite d’une violation des dispositions relatives au recours au travail temporaire.

La Cour de cassation censure cet arrêt dans la mesure où le droit à l’emploi résultant de de l’alinéa 5 du Préambule de la Constitution de 1946 n’est pas une liberté fondamentale, mais un droit-créance qui doit être concilié avec d’autres droits ou principes constitutionnels, tels que la liberté d’entreprendre qui fonde, pour l’employeur, le droit de recruter librement ou de licencier un salarié.

La définition de cet équilibre entre deux droits de nature constitutionnelle relève du législateur, sous le contrôle du Conseil constitutionnel: un justiciable ne peut pas se prévaloir directement dans le cadre d’un litige d’une violation du droit à l’emploi, sauf à vider de leur substance les autres droits constitutionnels avec lesquels ce droit doit être concilié.

A retenirLe droit à l’emploi ne constitue pas une liberté fondamentale qui justifierait la poursuite du contrat de travail au terme de la mission de travail temporaire en cas d’action en requalification en contrat à durée indéterminée

Pour en savoir plus : Cour de cassation 21 septembre 2017

https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/chambre_sociale_576/1964_21_37652.html

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