Dans le cadre du Congrès « Travail, santé et usages de psychotropes » (13 et 14 novembre 2017) différents experts ont témoigné de leur expérience autour de la question : qu’est-ce qui pousse à consommer de l’alcool, des médicaments ou des stupéfiants sur son lieu de travail ?
1-Un lien avec la culture d’entreprise : Marie Ngo Nguene, doctorante en sociologie Paris Nanterre .
On constate l’existence de consommations chroniques d’alcool débutant hors du travail mais se poursuivant au travail, facilitées par de nombreux moments de consommation collective. Par exemple, sur les chantiers, l’alcool fait partie de la culture d’entreprise, ce qui poussent à la consommation. C’est un moyen de récompenser les équipes après l’effort et de créer une coordination. Dans d’autres cas, l’alcool accompagne un moment de loisir informel, lorsque s’achève la journée de travail : ainsi dans la restauration, on partage un temps avec ses collègues.
2-Un lien entre Drogues et rythmes de travail : Marie Peze, docteure en psychologie et psychanalyste spécialiste de la souffrance au travail. La drogue est devenue support au travail : dans certaines activités, l’augmentation des cadences pose la question des limites neurophysiologiques de l’humain. Ces cadences plus intensives ainsi que la porosité des vies professionnelles et personnelles ne laissent pas de pause pour le corps. La drogue est un moyen de mobiliser de façon artificielle, son taux hormonal et ses défenses.
3-Un lien entre Travailler plus pour consommer plus : Marie Ngo Nguene. Des cadences accélérées peuvent être liées au mode de rémunération pratiqué. Dans la restauration, la part de rémunération variable pour les serveurs incite à travailler à une cadence plus soutenue. Le rythme de travail devient le relais de l’addiction, cocaïne notamment…
Pour en savoir plus : http://www.actuel-rh.fr/content/alcool-drogue-quand-lorganisation-du-travail-pousse-les-salaries-consommer