Points marquants de l’ITV de Philippe Martinez, Secrétaire général de la CGT : France Info 26 août 2020…
*En fait-on trop au regard de l’épidémie Covid-19 ? Les salariés ont besoin d’information et de protection. Dès le début de la crise sanitaire, la CGT a, pour elle-même, mis en place des mesures au sein de ses propres structures : port obligatoire du masque, gel à disposition, limite à 2 personnes dans les ascenseurs..Ces mêmes dispositions doivent être mises en oeuvre dans toutes les entreprises.
La situation est souvent compliquée dans la mesure où les scientifiques ont des discours différents, ce qui ne facilite pas la compréhension des décisions prises.
Le masque doit être mis à disposition dans les écoles et dans les entreprises et ce, en nombre suffisant, notamment en fonction des activités exercées (ex: travail en milieu humide…). Le masque doit être mis à disposition gratuitement de manière générale et pour les masques réutilisables, leur entretien incombe à l’employeur, comme pour tout matériel fourni par l’entreprise.
L’inspection du travail doit pouvoir mener des enquêtes sur le terrain pour faire respecter les mesures de protection et le cas échéant relever des infractions aux règles de sécurité ; par ailleurs, les salariés peuvent exercer leur droit de retrait en cas de défaillance de l’employeur sur la mise à disposition de masques de protection, la CGT proposant le slogan « pas de masque, pas de travail ».
En outre, l’organisation du travail doit être aménagées au contexte d’exercice de l’activité avec notamment des temps de pause plus fréquents.
*Quel point de vue sur le plan de relance annoncé ? Rien de nouveau pour l’instant pour les salariés reconnus indispensables pendant la crise sanitaire du printemps : caissières, agents de sécurité…
Pour la CGT, le plan doit être un plan de rupture et non de relance. De nouvelles méthodes doivent être mises en oeuvre: l’utilisation des 100 milliards annoncés doit être précisée. Il n’est pas admissible que les allocations accordées aux secteurs de l’aéronautique et de l’automobile soient associées à des plans sociaux conséquents, sachant que les salariés ont besoin de moyens pour développer formation et compétences et que la société attend de manière générale des mesures environnementales.
La situation impose l’accompagnement des nouveaux chômeurs qui sont le plus souvent des personnes précaires (CDD, intérim..) ou des personnes fragiles (jeunes notamment) et la création de nouveaux emplois : hôpital, secteur médico-social (EPAD, aide à domicile..), industrie…
La réduction du temps de travail doit être intégrée à la réflexion, la CGT mettant en avant une durée hebdomadaire de 32 heures, comme l’a proposé récemment en Allemagne le syndicat IG-Métal.
*Quelle est votre appréciation sur le secteur Culture et Spectacles ? Ce secteur nécessite de fortes protections; cela suppose de renforcer et prolonger dans le temps les mesures relatives au chômage des salariés concernés.
*Comment voyez-vous la rentrée de septembre ? La CGT appelle tous les salariés à une journée d’action le 17 septembre, sachant que, sur le terrain, les salariés expriment de très fortes inquiétudes et que l’emploi ne doit pas éviter les mesures de protection sanitaire.
La CGT réclame de nouvelles mesures en matière de salaires avec une augmentation générale du SMIC, le renforcement des services publics pour répondre aux besoins de la société et la création de nouveaux emplois dans tous les secteurs ; par ailleurs, l’Etat doit contrôler l’utilisation des aides financières accordées au entreprises.
A propos de l’assurance chômage, la CGT demande le retrait pur et simple de la réforme et non son report d’application.
Pour le secteur de l’Education Nationale, des débats sont en cours avec les personnels concernés pour leur participation à la journée du 17 septembre, sachant qu’un préavis de grève a été déposé pour cette date; à suivre les réflexions en cours pour adaptations éventuelles des actions aux situations concrètes particulières.
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