A l’occasion de la publication de la 14e édition du baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi, la Défenseure des droits, Claire Hédon, alerte quant à une surexposition de la jeunesse aux discriminations dans l’emploi.
*Selon l’enquête menée avec l’OIT, plus d’un jeune sur trois rapporte avoir vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de sa recherche d’emploi ou de sa carrière, contre une personne sur cinq en population générale. Les critères de discriminations les plus cités sont le sexe, l’âge, l’apparence physique et l’origine.
Un jeune sur deux déclare avoir été témoin au moins une fois de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de son activité professionnelle.
*Dans un contexte de flexibilisation du travail et de forte précarité sociale des jeunes, ces discriminations s’inscrivent dans un continuum d’attitudes hostiles, allant de propos et comportements stigmatisant à tout un éventail de situations de dévalorisation professionnelles.
Près de la moitié des jeunes rapportent avoir déjà été incités lors d’un entretien à modifier leur apparence ou adopter un certain comportement: 60% des jeunes disent avoir déjà été confrontés à des propos stigmatisant ou des exigences discriminatoires lors d’un entretien.
*Si plus de la moitié des jeunes victimes de discrimination ont entrepris des démarches à la suite des faits, plus de 4 jeunes sur 10 n’ont rien dit, et principalement les femmes.
Les discriminations vécues génèrent également une perte de confiance dans l’avenir professionnel; elles s’étendent au-delà du domaine de l’emploi, et se conjuguent avec celles subies dans d’autres sphères de la vie sociale avec des entraves à l’accès à de nombreux droits : logement (13%), loisirs (13%), administrations et services publics (10%).
*Lancée le 12 février 2021 par la Défenseure des droits, la plateforme antidiscriminations.fr, dispositif de réponse dédié aux victimes de discriminations, est doté d’un numéro de téléphone, 39.28, et un module de tchat en ligne.
La Défenseure des droits recommande notamment aux employeurs publics et privés :
- de mettre en œuvre une phase de diagnostic et d’enquête au sein de l’organisation pour mieux identifier les risques discriminatoires à l’encontre des jeunes salariés ;
- d’élaborer des actions de prévention et de lutte contre les discriminations, et de prévoir des mesures spécifiques ciblant les jeunes actifs ;
- d’interroger l’ensemble des processus et critères de décision en matière de ressources humaines tout en informant et sensibilisant l’ensemble du personnel à la non discrimination.
Pour en savoir plus :
[Dossier de presse – 14e baromètre des discriminations dans l’emploi
CP – Défenseur des droits – 1 jeune sur 3 discriminés dans l’emploi