Eléments à retenir de l’étude de l’Etude Ifrap de novembre 2021 sur « Travailler plus et plus longtemps »:
*Avec une durée effective moyenne de travail de 1 664 heures annuelles pour un salarié à temps complet (2015), la France se situe derrière l’Allemagne et les Pays-Bas: le taux d’emploi y est inférieur de 10 points.
*En comparaison avec les pays de l’Union européenne, la France a, au cours des 5 dernières années, assez peu réduit son chômage (-18 % du niveau initial) : c’est plus par le basculement d’une partie de la population dans l’inactivité que par la création d’emplois que la France a obtenu sa baisse de son taux de chômage.
*La plus faible durée du travail en France est un handicap qui doit être comblé pour assurer le financement du modèle social, redresser les comptes publics et satisfaire les aspirations des Français. Cela passe par l’augmentation du temps de travail annuel et doit aussi conduire à améliorer l’insertion dans la vie active des jeunes : même avant la crise sanitaire, la situation française était touchée par le phénomène des jeunes ni en emploi, ni en formation, avec un taux de 16 % chez les jeunes de 15-29 ans -cf 9 % en Allemagne, 13 % en moyenne dans les pays de l’OCDE-.
*Il faut par ailleurs relever l’âge de la retraite; les français ayant un âge d’ouverture des droits parmi les plus faibles des pays européens (62 ans) et un âge de sortie du marché du travail inférieur. La durée de carrière est également plus courte : 35,4 ans en 2019, versus 36,1 ans en moyenne dans la zone Euro, 39,1 ans en Allemagne et 42 ans en Suède.
Dans ce contexte, la Fondation iFRAP formule des propositions pour augmenter la quantité de travail via le « travailler plus » :
- Pour les actifs : supprimer les majorations sur les heures supplémentaires jusqu’à 39 heures ; déplafonner le nombre d’heures supplémentaires annuelles ;
- Pour les jeunes : développer l’apprentissage et, pour les entreprises qui le souhaitent, permettre de créer des écoles de formation et de professionnalisation intégrées ;
- Pour le retour à l’emploi des chômeurs : demander des contreparties aux chômeurs (engagements de formations), baisser les allocations chômage et les minima sociaux en cas de refus des postes ;
- Pour allonger la durée de carrière : relever l’âge d’ouverture des droits à la retraite pour atteindre 65 ans en 2028 (avec une montée en charge à partir de 2023). Favoriser le cumul emploi-retraite en permettant de cotiser pour se constituer des droits supplémentaires. »
Pour en savoir plus : Etude Infrap
https://www.ifrap.org/emploi-et-politiques-sociales/travailler-plus-et-plus-longtemps