La grande démission ne se voit pas en France avec des personnes qui démissionnent en masse, mais avec des personnes qui travaillent moins en masse. Le marché de l’emploi est fluide, avec 18 millions de recrutements par an ; de nombreuses démissions sont déjà prévues et les ruptures conventionnelles individuelles très protectrices se multiplient.
L’impact Covid pourrait être à l’origine d’une vague de reconversions mais ce n’est pas vérifié dans les chiffres. La tendance actuelle se situe dans la recherche par les salariés de nouvelles façons de travailler.
Le challenge pour les DRH est la rareté des ressources, le défi étant d’attirer des personnes sur des marchés en pénurie. Le marché a besoin d’un certain nombre d’informaticiens, et la production de compétences par les écoles est deux fois moindre : une réalité qui se généralise – tertiaire comme industrie. Sont concernées les compétences techniques mais aussi les compétences comportementales.
Concernant les recrutements, tout repose sur la marque employeur .Pour retenir les collaborateurs, augmenter les salaires ne suffit pas : ils partent rarement des raisons financières mais souvent en raison de problèmes managériaux ou liés à la QVT. Les entreprises doivent agir sur les pratiques des managers tout en proposant davantage de télétravail.
Se sont révélées à l’occasion de la crise sanitaire, des compétences managériales moins visibles en présentiel : faire confiance, déléguer, donner des consignes précises, des indicateurs de performance. Ce qui suppose de redéfinir tâches et process pour déterminer ce qui est télé-travaillable ou non, de former les managers aux nouvelles formes de leadership que réclament les salariés en poste et les candidats en externe.
Dans ce contexte, les DRH gagnent à travailler sur l’expérience collaborateur ; en développant une véritable politique de formation et de développement des compétences des salariés, mais aussi leur engagement.
Désormais, les RH disposent de véritables budgets à mobiliser pour développer les collaborateurs ; ils se font davantage entendre et sont des maillons essentiels en proximité du PDG. Il s’agit d’impulser une véritable politique de talent management et de marque employeur : ce sont des outils nécessaires pour prévenir une grande démission à la française, qui n’est autre que la pénurie des talents.
Le rôle des professionnels RH est décisif : c’est l’occasion pour eux de prendre le pouvoir…