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Discriminations syndicales: résultats du 12 ème baromètre 2019 du Défenseur des droits

Le Défenseur des droits et l’OIT réalisent une enquête annuelle sur les discriminations dans l’emploi : l’enquête 2019 vise à mieux documenter les discriminations en raison de l’activité syndicale au travail.

Les résultats s’appuient sur les réponses apportées par :

* 1 000 personnes représentatives de la population active d’une part,

* 33 000 adhérents des 8 principales organisations syndicales :CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, UNSA, FSU et Union syndicale Solidaires.

A retenir  les principaux résultats :

*1 personne active sur trois (29%) et 1 personne syndiquée sur 2 deux (52%) considèrent que les discriminations syndicales se produisent souvent ou très souvent

*1/3 de la population active interrogée estime que la peur des représailles de la part de la direction est le facteur qui dissuade le plus les salariés de s’engager dans une activité syndicale.

*4 actifs sur dix (42%) considèrent que l’exercice d’une activité syndicale représente un risque pour son emploi ou son évolution professionnelle, et  7/10 (66%) parmi les personnes syndiquées.

* près de la moitié (46%) des personnes syndiquées estiment avoir déjà été discriminées au cours de leur carrière professionnelle en raison de leur activité syndicale.

Pour 51% d’entre elles, leur activité a représenté un frein à leur évolution professionnelle. Plus de 4 personnes syndiquées sur 10 (43%) estiment que les relations avec leur hiérarchie se sont dégradées en raison de leur activité syndicale.

Un fort investissement dans une activité syndicale visible : adhésion de longue durée, grèves, distribution de tracts, exercice d’un mandat syndical, participation à des négociations…accroît significativement le risque de déclarer une expérience de discrimination.

La plupart du temps, les discriminations syndicales rapportées par les victimes se manifestent sous la forme d’absence d’évolution ou d’avancement professionnel, de blocage dans l’évolution de la rémunération, et de dégradation du climat ou des conditions de travail.

Près de 8 personnes syndiquées sur 10  estimant avoir été discriminées ont tenté de faire cesser la situation, principalement en sollicitant leur syndicat et/ou en s’adressant à leur employeur. 4 fois/ 10, les personnes estiment avoir fait l’objet de mesures de rétorsion de la part de leur employeur à la suite de leurs démarches. Pour 4 personnes/10, la difficulté d’accès à la preuve les a dissuadées d’entreprendre des démarches pour faire valoir leurs droits.

Pour en savoir plus :

https://defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2019/09/12eme-barometre-de-la-perception-des-discriminations-dans-lemploi-pres

et accès à l’ensemble du rapport.

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ITV  les échos Défenseur des droits: 12ème baromètre Discriminations dans l’emploi liées à l’activité syndicale

A retenir de l’ITV du Défenseur des droits publiée par les Echos le 19 09 2019 :

*Quels enseignements tirez-vous du 12e baromètre de la perception des discriminations  syndicales ? Le baromètre de cette année confirme l’importance du problème : *Pour 1 syndiqué sur 2, les discriminations syndicales se produisent souvent ou très souvent ; *70 % des délégués syndicaux déclarent avoir été eux-mêmes victimes de discriminations  dans leur  vie professionnelle. Pour autant, ce motif se situe en 7e position dans les saisines du Défenseur des droits en matière de discrimination dans l’emploi. Cela s’explique par la crainte de représailles et  une forme de fatalisme : des mesures doivent  garantir aux salariés engagés l’absence de pénalisation.

*La difficulté à monter  un dossier de discrimination syndicale  explique-t-elle   le  peu de saisine de vos services ? L’encadrement  juridique actuel, très consistant, est soutenu par la jurisprudence de  la Cour de cassation. Comme pour tous les autres motifs de discrimination, monter un dossier sur une discrimination syndicale reste compliqué, même si la charge de la preuve a été aménagée : le salarié doit présenter des éléments constituant une présomption de discrimination et c’est ensuite  à l’employeur de prouver l’absence de discrimination. C’est pourquoi  un document d’informations pratiques consacré à la lutte contre les discriminations syndicales dans l’emploi privé en lien vient d’être publié en concertation avec CESE : cadre juridique, voies de recours, outils à disposition du salarié. A noter que la procédure devant le Défenseur des droits est plus simple l’action judiciaire.

*Comment se déroule la procédure devant le Défenseur des droits ? Dès saisine, une enquête contradictoire est lancée avec la collecte des données nécessaires ; s’il y a constat d’une discrimination syndicale, le Défenseur des droits peut faire des recommandations ou des observations en justice. A titre d’exemple, les interventions récentes pour les chibanis, le harcèlement sexuel dans une société de nettoyage, le don de sang des homosexuels…

*D’autres publications s’adressent-elles aux employeurs ? En juin 2019, a été publié le guide  conçu avec plusieurs partenaires de référence –Andrh, Apec, Pôle Emploi, A compétence égale, Prism’emploi- pour faire respecter les droits des personnes en faisant cesser la discrimination et en obtenant réparation. Traiter l’origine du  problème en prévenant les comportements discriminatoires est tout aussi indispensable.

*Quel est le rôle du Défenseur des droits en matière d’action de groupe pour discrimination? Il l s’agit notamment de présenter des observations dans le cadre de la procédure judiciaire engagée : dans la 1ère action de ce type lancée contre Safran, il est apparu que la méthode employée par l’entreprise censée empêcher les discriminations syndicales comporte une différence de traitement à l’égard des délégués de la CGT, ce qui est contraire au droit français et européen et qui constitue une forme de discriminations systémiques qui ne sont inacceptables.

Dans l’affaire concernant l’action de groupe contre la Caisse d’épargne d’Ile-de-France pour discrimination salariale, le délai de discussion préalable est encore en cours; à son expiration, le défenseur des droits pourra  instruire le dossier portant sur l’égalité salariale femmes hommes, thème de forte actualité notamment avec le nouvel index. A noter que si cet outil est un progrès , il représente une vision trop descriptive car ne Il ne permettant pas d’identifier les différences de traitement entre métiers à prédominances masculine et féminine. D’autres dispositifs sont nécessaires  pour  lutter contre les discriminations systémiques existantes comme  le rapport de Jean-Christophe Sciberras l’avait proposé.

Pour en savoir plus : https://www.lesechos.fr/economie-france/social/discriminations-le-defenseur-des-droits-lance-un-appel-aux-syndiques-1132785

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