L’ampleur de l’absentéisme dans la fonction publique est l’objet de commentaires passablement assis sur une pratique supposée abusive des fonctionnaires : l’absentéisme comportemental existe-t-il ? si oui, quelle part du volume d’absence représente-t-il ?
Comment objectiver un comportement d’absence ? L’exploitation des données enregistrées dans les logiciels paie est nécessairement la première étape de l’analyse. Pour objectiver le comportement, il faut identifier ce que pourraient être les habitudes des employés pratiquant un type d’absence comportementale. On recherchera par exemple les absences de motif successif alternant, c’est-à-dire par exemple les congés maladie ou accidents du travail qui suivent des congés payés, mais aussi les absences qui suivent ou précèdent des jours fériés. Quelques indicateurs étudiant l’évolution d’un phénomène dans le temps, complètent le modèle. On recherche ainsi dans le SIRH les absences déclarées par les mêmes employés, le même jour plusieurs années successives…
Les récurrences de l’absence, la perte de son caractère normalement imprévisible font qu’il devient envisageable de constituer un faisceau précis de présomptions sur le caractère comportemental et volontaire de l’absence. Pris séparément, chacun de ces indicateurs ne forme rien d’autre qu’un fait suspicieux. Le cumul de ces indicateurs représente alors un faisceau de présomption à ne pas négliger.
L’analytique RH – qui constitue une aide à la décision– permet d’objectiver une problématique RH sensible en apportant un éclairage chiffré aux gestionnaires RH qui peuvent exprimer un jugement quant aux chiffres proposés ; il devient alors possible par une démarche analytique de poser un diagnostic sur une réalité.
Les résultats observés en déployant cette méthode analytique RH de modélisation de l’absentéisme « comportemental » sur quelques dossiers se résument en 2 points :
*L’absentéisme comportemental existe : chaque dossier révèle quelques cas
*La part du volume d’absence concerné reste marginale, souvent moins de 1% du volume total d’absence.
Phénomène réel, mais peu fréquent dans les faits, l’absentéisme comportemental ne mérite pas le traitement médiatique qu’on lui fait : c’est souvent une fausse piste pour comprendre les déterminants principaux de l’absence maladie…
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