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Organiser la reprise d’activité en prévenant les risques psychosociaux : 9 points clés pour agir selon l’INRS

Durant la période de confinement et de sa sortie, des situations spécifiques de risques psychosociaux se sont posées. L’INRS propose 9 points clés pour préparer la reprise d’activité en évitant ou limitant le développement de RPS face à une situation inédite et en permettant aux entreprises de retenir ce qui a bien fonctionné.

L’étape de reprise d’activité doit être conduite en y associant les salariés et leurs représentants ainsi que les encadrants de proximité.

1-Prévoir un temps d’accueil pour chaque salarié :

Ce temps d’accueil permet de formaliser le retour et de repérer les situations individuelles compliquées, pour proposer éventuellement une prise en charge personnalisée, par le service de santé au travail, le service des ressources humaines, l’assistante sociale de l’entreprise…Au niveau collectif, il est important de marquer symboliquement le retour des salariés.

2-Anticiper les conséquences de la mise en place des mesures barrières et de distanciation physique.

*l’employeur doit prendre le temps d’informer, d’expliquer et de former les salariés à l’ensemble de ces mesures particulières d’hygiène et sécurité qu’il a mis en place, pour les rassurer sur cet aspect de leurs conditions de travail.

*Il doit montrer qu’il a conscience des difficultés sur l’organisation du travail, la réalisation des tâches, ce qui nécessite un temps d’adaptation et peut-être un ajustement des cadences et des objectifs de production.

*Les mesures barrières nécessitent une attention et une participation active des salariés (lavage régulier des mains, nettoyage du plateau de bureau, téléphones, claviers d’ordinateur…). Pour éviter la méfiance entre salariés quant aux bonnes conditions de réalisation de ces opérations et de respect de ces mesures barrières, il sera utile de renouveler et adapter les formations et moyens d’information pour les aider à les exécuter le mieux possible sous réserve de la mise à disposition du matériel adéquat et du temps alloué pour ces gestes d’hygiène.

*Les mesures de distanciation sociale conduisent les salariés à modifier considérablement leurs interactions sociales, d’autant que l’accès aux espaces sociaux (pause, cantine…) pourra être limité, réduisant d’autant les lieux de régulation au sien des collectifs de travail: l’employeur doit être attentif à ce que cette situation n’engendre pas des incompréhensions, des tensions, voire des conflits.

*Marquage au sol dans les vestiaires d’une entreprise destiné à rappeler les règles de distanciation.

3-Organiser un retour d’expérience avec les salariés

Pendant la crise sanitaire, dans beaucoup d’entreprises, de nouvelles pratiques, de nouvelles modalités d’organisation se sont mises en place; il est important de faire un bilan de cette période, de ne pas repartir comme s’il ne s’était rien passé. Il s’agira de tirer les enseignements de la façon dont l’entreprise et les collectifs de travail ont fonctionné, de valoriser et conserver ce qui a été vertueux et de pointer les difficultés éprouvées par les salariés. Ce sera notamment l’occasion de :

*Reconnaitre les efforts déployés pendant la crise, valoriser le développement des compétences qui a pu s’opérer, l’autonomie, la polyvalence, l’inventivité, l’engagement …

*Appuyer et cultiver le sentiment d’utilité qu’ont pu ressentir les salariés dans leur activité; la crise sanitaire a pu mettre en visibilité ce qui est d’habitude considéré dans certains secteurs comme facile, naturel, ne nécessitant pas/peu de qualifications.

*Examiner, de façon participative la possibilité de formaliser et d’instituer les nouvelles façons de faire, les nouveaux liens fonctionnels qui se sont mis en place pendant la crise et qui se sont avérés efficaces et sûrs.

*Conserver/développer les nouvelles formes d’organisation du travail plus fluides…

*Identifier ce qui n’a pas fonctionné, a été très couteux pour les salariés en termes de charge psychique; il est conseillé de faire le bilan de la situation au regard des principaux facteurs de risques psychosociaux.

*Tirer les enseignements pour mieux s’organiser, dans la perspective d’une nouvelle crise sanitaire similaire. Cela contribuera à restaurer le collectif de travail et ce retour d’expérience servira à actualiser le document unique d’évaluation des risques professionnels et à déterminer les mesures organisationnelles à mettre en place, à faire évoluer ou à conserver.

4-Communiquer de façon transparente sur l’impact de la crise sanitaire pour l’entreprise

*Les questions de salariés peuvent être nombreuses sur le devenir, voire la pérennité de l’entreprise et de leur emploi; cette insécurité peut venir s’ajouter aux autres facteurs susceptibles de fragiliser les salariés : insécurité sanitaire, situations familiales…Il est donc utile d’informer les salariés, (éléments factuels sur la marche de l’entreprise, perspectives économiques et sociales, évolutions d’organisation et de procédures, mobilités internes, ceci permettant d’atténuer le sentiment d’insécurité.*Communiquer régulièrement sur les conditions du dé-confinement et la reprise progressive d’activité est indispensable pour éviter toute interprétation, rumeur et crainte.

Certains salariés ont déjà beaucoup contribué pendant la crise sanitaire, à distance ou sur le terrain; ils ont tenu dans des conditions dégradées parce que les efforts demandés étaient inscrits dans une temporalité et avec un fort enjeu en termes de santé publique et d’intérêt général. Cette mobilisation peut difficilement s’envisager sur un temps long sans répercussion sur la santé physique et mentale des salariés et leur efficacité.

Au moment de la reprise, notamment pour ceux qui ont cessé leur activité, un surcroît de travail peut être demandé et s’argumenter auprès des salariés: attention à ce qu’il ne se prolonge pas dans le temps. L’effet pourrait être contre-productif pour la santé des salariés et donc la mobilisation des ressources humaines de l’entreprise. Il est probable que les équipes fonctionnent en effectif réduit pendant un certain temps, du fait des conditions de dé-confinement progressif ou de l’état de santé de certains salariés.

6-Restaurer le collectif de travail, repositionner l’encadrement de proximité

Si le retour n’est pas accompagné, la reprise peut créer des tensions au sein du collectif. Garants de la cohésion pendant la période de confinement, les encadrants de proximité sont en première ligne pour faciliter le retour progressif des salariés à un mode de travail plus traditionnel; ils devront composer avec des salariés aux statuts hétérogènes et une équipe au format fluctuant. La sortie de crise constitue l’occasion, pour l’encadrement de proximité, de développer de façon plus importante des pratiques de management à partir de l’activité réelle des salariés, de ses conditions d’exercice concrètes.

7-Réguler les tensions possibles entre salariés

Une attention particulière doit être portée au risque de conflits ou d’oppositions multiples, au risque de stigmatisation de certains; ces situations ont à identifier et à réguler au plus vite en faisant preuve d’équité et de discernement. Les encadrants doivent être soutenus et accompagnés par leur hiérarchie, la direction et le service Rh.

Pour soulager ces tensions, rappel de quelques points fondamentaux :

-La crise sanitaire n’a été choisie par personne mais a été subie par tous.

-Un grand nombre de décisions ont été imposées à l’entreprise.

-La rapidité avec laquelle l’entreprise a du s’organiser pour maintenir opérationnelle une partie de son activité pendant le confinement a souvent eu pour conséquence une organisation et des conditions de travail dégradées et souvent sans que le dialogue social ait pu s’instaurer pour accompagner ces évolutions majeures.

-Aucune situation n’est à valoriser par rapport à une autre : travail sur site ou à domicile, absence à domicile rémunérée ou chômage partiel, arrêt pour garde d’enfant…

8-Prévenir les risques d’agression et de violence envers les salariés

A la sortie du confinement national, les relations avec le public peuvent devenir encore plus difficiles, du fait d’un fonctionnement qui restera dégradé avec des difficultés à rendre le service attendu par les clients, les usagers, les patients. Les difficultés identifiées pendant la crise sanitaire et les mesures de prévention associées restent valables au moment de la sortie du confinement:  en jeu de communication, intégration de nouvelles procédures, règles de vigilance sanitaire…

9-Rétablir le rôle, la place des instances représentatives du personnel, le dialogue social sur la santé et la sécurité

Les instances représentatives du personnel doivent être autant que possible associées à la conception et la mise en place des modalités de déconfinement; ces modalités auront un impact en matière de santé et de sécurité, de prévention des conflits et des RPS. L’ implication des IRP contribue à réduire le sentiment d’insécurité des salariés; le plan de reprise de l’activité doit être conçu selon une approche concertée pour mieux anticiper l’impact sur le travail futur et les mesures de prévention ad hoc.

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