Archives de Tag: Burn Out

Développement des cas de burn-out : nécessité de passer à la prévention tertiaire

Adrien Chignard, psychologue du travail, Cabinet  Sens et Cohérence, considère qu’il est nécessaire de prendre en charge collectivement  plutôt qu’individuellement le burn-out en entreprise : celles-ci doivent protéger leurs salariés via des actions concrètes.

*Plusieurs études montrent une augmentation de situations d’épuisement professionnel. Les multiples confinements et le télétravail généralisé ont aggravé les facteurs de risque et la charge de travail a augmenté. De nombreux salariés ont eu à faire face à des problèmes informatiques, de communication à distance, d’autres ont souffert d’un manque de soutien du collectif et  d’un manque de reconnaissance malgré leur implication. S’agissant du burn-out, on a tendance à individualiser la souffrance au travail alors qu’il faudrait rechercher  des facteurs organisationnels.

*Il faut soigner le travail, préserver la santé physique et mentale des équipes sur place, ceci étant une responsabilité de l’employeur. Ceci passe, par l’identification des facteurs organisationnels qui  provoquent l’épuisement professionnel : évaluation de la charge de travail, de l’ambiance de travail,  repérage des iniquités potentielles au sein de l’équipe, des conflits éthiques lorsque les tâches à accomplir sont contraires à leurs règles de métier ou à leurs valeurs. Cette démarche permet le traitement des symptômes et génére une motivation renforcée au sein de l’équipe.

*La plupart des entreprises se contente de diagnostiquer les symptômes sur le stress, les RPS, ce qui n’est pas suffisant ; il est nécessaire de mettre en place des actions plutôt que de s’arrêter sur les risques qui permettent d’identifier les conditions potentielles à leur développement. Une  solution est de passer de la prévention primaire à une prévention tertiaire, dans une perspective curative.

*Avec les nouveaux modes de travail, les risques évoluent: les employeurs doivent partager leur pouvoir d’organisation,  s’engager dans un dialogue social plus équilibré et construire des solutions avec les salariés. Pour le télétravail par exemple, on devrait donner  plus de latitude aux managers pour permettre aux équipes de sorganiser, en fonction des contextes et de la fluctuation de l’activité.  La difficulté reste que la résistance au changement est forte dans les strates dirigeantes.

Pour en savoir plus :

https://www.actuel-rh.fr/content/les-cas-de-burn-out-explosent-les-entreprises-doivent-passer-la-prevention-tertiaire

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Burnout : est ce une maladie ?

Question posée par la récente position prise par l’OMS dans un communiqué du 28 mai dernier selon laquelle le burnout est considéré comme appartenant à la catégorie des facteurs influençant l’état de santé. Dès lors, quels sont les impacts de cette classification en termes de reconnaissance en maladie professionnelle ?

La Classification internationale des maladies (CIM) outre la liste de l’ensemble des maladies, décrit  également d’autres choses : symptômes, signes, facteurs influençant le recours au système de santé…Il existe donc  une différence entre une maladie et un symptôme.

Dans la version 10 de la CIM le burnout figurait au  titre d’un « épuisement » sans spécificités professionnelles. Dans la nouvelle  classification (CIM-11), si burnout devient une entité clairement liée au travail, il n’entre toujours pas dans la liste des maladies officielles. Il est en effet mentionné la liste des « problèmes associés à l’emploi ou au chômage ». L’OMS précise 3 grands critères pour caractériser le burnout : épuisement émotionnel, cynisme et déshumanisation, baisse de l’efficacité professionnelle.

Cette vision du burnout est pourtant contestée, notamment par une équipe de chercheurs d’Harvard qui a compilé des travaux de médecins en identifiant 142 définitions différentes du burnout, avec plus de 40 interprétations différentes de la définition

Au final, quel impact de ce changement en termes de reconnaissance en maladie professionnelle ? probablement aucun…

Aujourd’hui, quel que soit le régime d’assurance maladie du salarié, il est déjà possible de faire reconnaître le suicide, les tentatives de suicide et certains états de stress post-traumatique au titre de l’accident du travail.

*Pour le régime général et agricole, il est déjà possible de faire reconnaitre la dépression, les troubles anxieux et certains états de stress post-traumatiques au titre des maladies professionnelles. Comme il n’existe pas de tableau, la demande est traitée par une commission : le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).

*Pour les fonctionnaires, une telle demande est étudiée par la commission de réforme. Si à ce jour les reconnaissances sont toujours très faibles en nombre, elles sont en augmentation.

A noter qu’en 2017, une mission d’information parlementaire avait fait un certain nombre de propositions pour faciliter de telles reconnaissances ; pour l’heure ce rapport est resté sans effet.

Pour en savoir plus   http://www.inrs.fr/actualites/rapport-epuisement-professionnel.html

 

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Burn out : est-ce une maladie professionnelle ?

Pour  la Haute autorité de la Santé (HAS), le terme « burn-out » vise à décrire toute sorte de stress, de grande lassitude ou de fatigue par rapport à son travail. Il s’agit d’un syndrome se traduisant par un épuisement physique, émotionnel et psychique profond, causé par un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes. 

Muriel Pénicaud,  Ministre du travail interrogée sur France Inter (France Inter)  à propos des  suicides à France Télécom et de l’épuisement professionnel  a indiqué que  « ces sujets sont des sujets internationaux : l’OMS a dit très fermement après étude que ce n’était pas une maladie professionnelle. Une maladie professionnelle a des incidences très vite. S’il y a des sujets de burnout, ce n’est pas une maladie professionnelle au sens strict ; il y a  un cumul avec la vie personnelle et quand on arrive au désespoir il n’y a plus rien pour vous raccrocher. La définition n’est pas médicalement prouvée et on est obligé de suivre l’OMS ».

Ces propos ont suscité de vives réactions car le « burn-out » a déjà été codé dans la nouvelle version de la Classification Mondiale des Maladies adoptée par l’OMS et publiée en en juin 2018 (juin dernier). Celle-ci sera présentée à l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2019 en vue d’adoption  par les États.  Par ailleurs, dans un guide d’aide à la prévention édité en 2015 réalisé l’Anact  et l’INRS, le ministère du Travail a identifié les symptômes liés au burn-out :  fatigue extrême due à une exposition continue à des facteurs de risques psychosociaux, cynisme vis à vis du travail et diminution de l’accomplissement personnel au travail  et leur corrélation avec un environnement de travail dégradé ou inadapté. Ce guide précisait les différences distinguant  une dépression d’un burn-out qui est directement lié à l’activité professionnelle.

Sur le plan juridique,  si l’article L.461-1 du Code de la Sécurité Sociale prévoit que la maladie désignée dans le tableau de maladies professionnelles est « présumée professionnelle » sans que le salarié n’ait à prouver le lien entre la maladie dont il souffre et le travail, il dispose toutefois que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle ».  En pratique, si actuellement le burn-out ne figure pas dans la liste des tableaux de maladies professionnelles car ne bénéficiant pas de la  présomption, il peut être reconnu comme maladie professionnelle  par la sécurité sociale et par le juge.

Cette reconnaissance peut être demandée  auprès de la CPAM par l’envoi d’une « Déclaration de maladie professionnelle ou demande motivée de reconnaissance de maladie professionnelle ». Si celle-ci évalue à plus de 25%  le taux d’incapacité de travail et s’il y a un lien direct entre la maladie et le travail, le dossier est transmis au Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Si le C2RMP reconnaît  la maladie professionnelle, le salarié bénéficie de la réparation de ses dommages corporels, de l’octroi d’indemnités journalières en cas d’interruption temporaire de travail et d’une rente en cas d’incapacité permanente.

Sur le plan judiciaire,  l’origine professionnelle du burn out via des faits de harcèlement de la hiérarchie a été admis par la Cour de cassation  si le salarié a établi un lien de causalité entre la maladie et ses conditions de travail habituelles. De même, le burn out peut résulter d’une situation de surcharge de travail à l’égard de laquelle l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé physique et mentale de ses salariés.

Pour en savoir plus : article de Françoise de Saint Sernin Avocate associée – Cabinet SAINT SERNIN, publié le 10 mai 2019

 

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« je grille et personne ne sent le roussi… »

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L’épuisement professionnel s’inscrit nécessairement dans le temps; il est le plus souvent synonyme d’isolement par rapport à son entourage tant professionnel que personnel et ce jusqu’au moment où la situation deviendra sans issue …

D’où la nécessité de pouvoir identifier les signes précurseurs, leurs causes et leur enchaînement de manière à mettre en oeuvre des solutions le plus tôt possible.

 

https://www.rhinfo.com/thematiques/organisation-du-travail/evaluation/je-grille

 

https://www.rhinfo.com/thematiques/organisation-du-travail/evaluation/je-grille

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Burn out: proposition de loi rejetée par la commission des affaires sociales.

Un débat tendu a eu lieu au sein de la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale à propos de la proposition de loi soutenue par le député François Rufin (LFI)  pour faire reconnaître le burn out comme maladie professionnelle en faisant évoluer la procédure  actuelle de reconnaissance. 

La majorité a renvoyé à la mission récemment instaurée par les ministres du Travail  et  de la Santé ; pilotée par la députée LREM Charlotte Lecocq, elle doit rendre ses conclusions pour fin avril.

Dans ce contexte, la proposition de loi a  été rejetée : elle fera l’objet d’un nouvel examen en séance publique le 1er février.

Pour en savoir plus :

Rapport de François Rufin http://www.assemblee-nationale.fr/15/rapports/r0580.asp

Commentaire séance lcp http://www.lcp.fr/actualites/burn-out-le-texte-de-francois-ruffin-rejete-tension-lors-de-lexamen-des-amendements

Mission sur les risques professionnels :https://feelrh.wordpress.com/wp-admin/post.php?post=15361&action=edit

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Burn-out : recommandations HAS

La HAS vient de publier  des recommandations pour aider les médecins traitants et médecins du travail à diagnostiquer le burn-out, le prendre en charge de façon adaptée et accompagner le retour au travail.

Le « burn-out » est un véritable syndrome qui se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental profond, causé par un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes. Il peut avoir des conséquences importantes sur la santé et la vie sociale des personnes et requiert une prise en charge médicale adaptée

L’objectif du travail de la HAS est de permettre aux professionnels de repérer les symptômes et de dresser le bon diagnostic, afin de proposer une prise en charge personnalisée et d’aider au retour au travail. A chacune de ces étapes et avec l’accord du patient, la collaboration entre le médecin traitant et le médecin du travail est essentielle.

4 étapes sont identifiées

*Repérer les manifestations du burn-out dont les manifestations diffèrent d’un individu à l’autre, s’installent de manière progressive voire insidieuse.  Les principaux symptômes sont aussi bien d’ordre émotionnel, cognitif, comportemental ou interpersonnel,  motivationnel que physique

*Analyser les conditions de travail et les facteurs individuels, afin d’établir le bon diagnostic. Les symptômes repérables n’étant pas spécifiques au burn-out, le médecin traitant et le médecin du travail devront s’intéresser en complément aux conditions de travail et à la personne et à son vécu.

*Personnaliser la prise en charge du burn-out, sans recours systématique aux antidépresseurs. La prise en charge du burn-out doit être individualisée en fonction des manifestations constatées, des éventuelles pathologies associées identifiées, de l’historique du patient et de son travail :  arrêt de travail, dont la durée est adaptée à l’évolution du trouble et au contexte socio-professionnel ; combinaison d’interventions psychothérapeutiques ou psychocorporelles ; éventuel traitement médicamenteux, mais uniquement si le burn-out est associé à des troubles anxieux ou dépressifs ; intervention d’un psychiatre pour les cas complexes ou sévères.

*Agir sur le contexte socioprofessionnel et accompagner le retour au travail. Il est nécessaire d’anticiper et de préparer le retour au travail. L’analyse du poste et des conditions de travail permettra de mettre en place d’éventuelles actions de prévention individuelle et/ou collective. Une ou des visite(s) de pré-reprise avec le médecin du travail sont très utiles  pour recommander des aménagements ou adaptations du poste de travail, ou  des mesures facilitant le reclassement du salarié ou sa réorientation professionnelle. Un suivi régulier impliquant  le médecin du travail est indispensable pour aider au maintien dans l’emploi du patient.

Pour en savoir plus : https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2769291/fr/burn-out-au-dela-des-debats-faire-le-bon-diagnostic-et-proposer-une-prise-en-charge-personnalisee

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Reconnaissance du Burn out: rapport d’une mission parlementaire.

Une mission parlementaire vient de proposer de faciliter la reconnaissance du burn out en maladie professionnelle et de créer une agence nationale de la santé psychique au travail pour mieux cerner cette  réalité du monde du travail.
Lors de sa présentation, devant le Commission des affaires sociales de l’assemblée nationale, son rapporteur,  Gérard Sebaoun, député PS du Val-d’ Oise, rapporteur, a souligné:
*beaucoup de difficultés  à prendre en compte cette nouvelle souffrance psychique et notamment à la prévenir.
*l’impact du syndrome d’épuisement professionnel,qui  toucherait  de nombreuses personnes:  Santé publique France a évalué  30.000 travailleurs touchés sur la période 2007-2012.
*l’absence d’étude épidémiologique spécifique sur le sujet.
*la non reconnaissance actuelle du burn out dans le tableau des maladies professionnelles, les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles -CRRMP- pouvant seuls statuer au cas par cas.
*un seuil de 25% de taux d’incapacité permanente est nécessairement requis, ce qui limite le nombre de dossiers reconnus .
Parmi ses 27 propositions, la mission avance :
*une expérimentation de l’abaissement » à 10% du taux d’incapacité permanente  voire « sa suppression ».
* l’accroissement des moyens des CMRRP pour anticiper une affluence de dossiers de demandes de reconnaissance.
*la création d’un Centre national de référence consacré à la santé psychique au Travail chargé d’évaluer le coût économique et social de ces pathologies
*une obligation de négociation pour les entreprises en matière de prévention des risques psycho-sociaux (RPS).
Les travaux de cette mission parlementaire, sous l’impulsion du groupe socialiste, s’inscrivent dans le prolongement de la loi Rebsamen d’août 2015 qui avait simplifié la procédure d’accès aux comités régionaux. Pour mémoire, la reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle est inscrite dans le programme du candidat PS à la présidentielle.

  

Pour en savoir plus :  https://feelrh.wordpress.com/2016/03/19/burnout/
*Video de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale: http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4658297_58a40f419339f.commission-des-affaires-sociales–delit-d-entrave-a-l-ivg–syndrome-d-epuisement-professionnel–s-15-fevrier-2017
*Article Actuel rh;  http://www.actuel-rh.fr/content/rapport-burn-out-une-experimentation-pourrait-abaisser-10-le-taux-dincapacite-pour-les-maladies-psychiques
*En attente la mise en ligne du rapport définitif sur le site de l’assemblée nationale

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Burn out :  4ème guide de prévention de la FIRPS

 

Le quatrième guide pratique de  la FIRPS – Fédération des intervenants en risques psychosociaux – sur la prévention du burn out vient d’être publié .

Il met en avant  3 types d’actions  :

*prévention primaire :  éviter les contextes favorables au burn out en agissant sur l’amélioration des conditions de travail,  le droit à la déconnexion , le droit à l’erreur…

*prévention secondaire : repérer les signaux d’alerte et détecter les situations à risque pour intervenir à bon escient: déficit d’engagement, développement de comportements désabusés, isolement …

*prévention tertiaire: accompagner les personnes en situation de burn out et favoriser leur reprise d’activité

Pour en savoir plus  et télécharger le guide:  http://www.jlo-conseil.com/firps-sort-guide-prevenir-burnout

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Burnout

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Un débat relancé avec

*la proposition de lohttp://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion3506.asp visant à faciliter la reconnaissance du syndrome d’épuisement professionnel en tant que maladie professionnelle

* le rapport publié le 26 février 2016 par l’académie de médecinehttp://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2016/02/26-fev-2016-RAPPORT-ACADEMIE-Burn-out-V3.pdf

*la position récemment prise par l’ANDRH considérant qu’il n’y a pas lieu à une intervention législative: http://www.andrh.fr/l-actualite/liste-des-actualites/reaction-de-l-andrh-au-rapport-de-l-academie-de-medecine-sur-le-burn-out

http://www.rhinfo.com/thematiques/organisation-du-travail/burn-out

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