Dans un arrêt en date du 11 mai 2022, la Cour de cassation rappelle les règles de prescription en matière de requalification de plusieurs contrats d’intérim en Contrat en durée indéterminée.
Contexte : une salariée, ayant enchaîné des contrats de mission dans la même société pendant 3 ans, a saisi le conseil de prud’hommes pour obtenir la requalification de ses contrats en CDI. Le CPH a fait droit à sa demande mais en appel, l’entreprise utilisatrice avait plaidé la fin de non-recevoir fondée sur la prescription. C’est sur ce motif que l’entreprise a formé un pourvoi en cassation en soutenant que le délai de prescription en requalification est de deux ans et qu’en conséquence la requalification ne pouvait porter que sur les contrats pour la période de 2 ans précédant l’action en justice de la salariée.
Décision de la Cour de cassation : D’une part , elle rappelle que la prescription de l’action en requalification est de deux ans. Cependant, elle retient que :
*même si le délai de prescription a pour point de départ le terme du dernier contrat, le salarié est en droit, lorsque la demande en requalification est reconnue fondée, de faire valoir auprès de l’entreprise utilisatrice les droits correspondant à un contrat de travail à durée indéterminée prenant effet au premier jour de sa première mission irrégulière« .
*les périodes d’inactivité entre chaque contrat « n’ont pas d’effet sur le point de départ du délai de prescription ».
En conséquence, l’action de la salariée n’était pas prescrite, et portait sur la totalité de ses contrats de mission, depuis le tout premier.
Pour en savoir plus Cas Soc 11 mai 2022, n° 20 12 271