En réduisant le temps de trajet travail-domicile, le télétravail a un effet positif sur l’environnement. Mais généralisé, il a aussi des « effets rebond » défavorables qui minorent ses bénéfices, tels que l’augmentation des flux vidéo en visioconférence et de nouvelles consommations énergétiques à domicile. Pour limiter les dégâts, le défi pour les entreprises comme pour les salariés eux-mêmes, sera de mettre en place une utilisation « raisonnée » des outils numériques, comme le montre une étude de l’Ademe.
La réduction des trajets pendulaires domicile – travail permet de réduire de 69 % le volume des déplacements par rapport à un jour passé sur le lieu de travail, soit une réduction de 271 kilogrammes équivalent carbone (kg eqCO2) annuels, par jour de télétravail hebdomadaire.
En plus d’une réduction du trafic automobile et de la pollution atmosphérique, le télétravail a aussi comme impact positif la « réappropriation » des services et commerces de proximité… et la réduction des consommations de bureau : encre, papier, vidéoprojecteurs…
Cette réduction des temps de trajet très bénéfique pour l’environnement est aussi impactée par des effets rebond significatifs, qui minorent les bénéfices du télétravail de -31 %. sachant que 4 mécanismes entrent en jeu :
*Certaines étapes du trajet domicile-bureau doivent être maintenues : transport des enfants à l’école, des déplacements à la Poste…;
*De nouvelles mobilités quotidiennes émergent : micro-shopping, transport d’un proche, trajet vers la salle de sport…;
*Les flux vidéo augmentent, liés aux visio-conférences, webinaires et aux e-formations ;
*Le télétravail entraîne de nouvelles consommations énergétiques au domicile : chauffage, éclairage, ordinateur…
Le télétravail permet d’envisager une meilleur qualité de vie, « au vert », ce qui entrainent des passages au bureau obligeant les ex-citadins à effectuer des trajets plus longs, ou en avion par les membres de la famille du véhicule inutilisé.
L’Ademe constate une augmentation de 10 % de la consommation d’énergie domestique, sans que celle des bureaux ne soit diminuée pour les entreprises qui conservent des locaux ouverts, ainsi qu’un rebond des déchets électroniques, dû au renouvellement des équipements informatiques.
Quelques conseils émis depuis le confinement de 2020 par l’Ademe :
–Adopter une gestion des emails plus raisonnable ; trier sa boîte de réception, cibler les destinataires utiles, compresser les pièces jointes, supprimant les spams, se désabonner des newsletters inutiles…
-Raisonner l’utilisation du trafic vidéo ; privilégier les échanges en audio plutôt qu’en vidéo…
-Modérer le stockage dans le « cloud « : privilégier le stockage local des données, faire le ménage des fichiers en ligne ;
–Utiliser le réseau filaire pour connecter son ordinateur à sa box ;
–Privilégier le téléphone, qui consomme moins d’énergie que l’image ;
–Moins solliciter le réseau 4G sur son téléphone portable, utiliser le Wifi ou connexion filaire à domicile.