Archives de Tag: Espaces de discussion

Mieux prévenir les coûts cachés de la crise selon Estelle Sauvat, DG du groupe Alpha

Le coût de la crise ira bien au-delà du seul coût monétaire des dispositifs d’aides publiques déployés, dont le montant a été revu en mars 2021 à 160-170 Mds.  Le coût économique  s’apprécie de manière plus large et on peut en tirer un bref diagnostic chiffré, à partir de la perte du revenu national. Sur 2020, selon l’OFCE, l’Etat aurait supporté 65 % des pertes de revenu national, les entreprises 31 % et les ménages moins de 4 % ; le revenu des Français a, pour sa part, été globalement maintenu et que l’épargne accumulée (160 à 200 M€) pourrait jouer un rôle d’amortisseur de futurs chocs économiques, si elle n’était pas exagérément concentrée sur les plus riches.

Ces éléments dissimulent des coûts sociaux, déjà en hausse, même s’il est encore difficile d’en mesurer les coûts précis. Sur le plan sanitaire, les effets du Covid-19 devraient continuer à se diffuser, du fait du report des soins durant les phases de confinement ou de la non-prise en charge de certaines maladies graves.  A ce stade,  on évalue ce qui est mesurable et visible, mais les mouvements en profondeur, impliquant des coûts invisibles et durables sont à redouter. En cette fin de période de troisième confinement, la vague des restructurations et des défaillances d’entreprises pourraient activement reprendre, dès lors que les mesures d’aides s’estomperont et ne les contiendront plus. Cela induit l’augmentation des ruptures individuelles, dont les moyens d’accompagnement sont souvent très limités comparativement aux dispositifs collectifs. Le risque d’isolement pour ces personnes peut avoir de lourdes conséquences socio-économiques : pertes de compétences et de confiance, appauvrissement progressif…

La crise frappe aussi les plus précaires : augmentation du chômage (+0,9 point en 2020) et  hausse de la pauvreté (143 100 allocataires supplémentaires du RSA en 2020). L’éventuelle réorientation de ces populations risque d’être difficile. L’impact sur les débouchés sur l’emploi des jeunes et des étudiants n’est pas non plus sans conséquence : précarisation économique, isolement,  ruptures scolaires, affectives, psychologiques..

Dans les entreprises et pour les salariés seniors, on constate une accélération des plans de pré-retraites qui pourraient durablement fragiliser la reprise : perte de compétences et de savoir-faire potentiellement néfaste  pour les entreprises elles-mêmes et pour les jeunes, faute d’une transmission adéquate.

A souligner qu’une forte progression des troubles psychologiques se dessine et plus fréquemment  chez les jeunes et les femmes. Dans les entreprises, on ne peut ignorer le développement des risques psychiques, lié à la perception, pour de nombreux salariés, d’une dégradation du sens donné au travail ; en  2020, au-delà du seul phénomène du Covid-19, l’absentéisme s’est accru, bien qu’en partie masquée par le chômage partiel et le télétravail…

Tous ces risques sanitaires et sociaux à retardement méritent d’être identifiés, maîtrisés, résorbés progressivement. La sortie de crise invite  les dirigeants et DRH à redéfinir les modèles existants, pour certains, à anticiper de nouvelles organisations et un nouveau rapport au travail, qui intègrent l’évolution des attentes citoyennes.

Investir des espaces de discussion entre employeurs et représentants du personnel, en mobilisant plus intensément les commissions SSCT au sein des CSE, est une voie pour  limiter les coûts du désengagement. En mobilisant de concert le sens donné au travail, à l’action collective, aux nouveaux modes de collaborations, ferments de l’élaboration de nouveaux pactes de confiance entre directions, représentants du personnel et salariés.

Pour en savoir plus :

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L’après confinement : peur du retour selon étude Opinion Way

L’étude réalisée par Opinon Way pour Empreinte humaine montre que le dé-confinement est source de peur pour un salarié sur deux et de tensions dans l’entreprise pour 41 % d’entre eux. 
Les  DRH  doivent faire face à une source de détresse psychologique liée au dé-confinement malgré les mesures mises en place pour faciliter le retour au travail. L’étude souligne l’apparition d’inquiétudes nouvelles, difficiles à surmonter, pour certains salariés: 42 % des salariés sont en situation de détresse psychologique et 17% en détresse élevée. Les tensions viennent pour une large part d’un sentiment d’iniquité parfois liées à des mesures non comprises ou acceptées, de comparaisons inadéquates ou de colères accumulées pendant la période de confinement.

Cette détresse psychologique se répercute sur la santé physique : 35 % des salariés indiquent des problèmes de sommeil, 28% des douleurs et des tensions musculo-squelettiques et 22 % des maux de tête, le risque étant une baisse de performances en pleine reprise du travail.

Les relations de proximité sont mentionnées comme un bon antidote à la détresse exprimée: 79 % des salariés font confiance à leurs collègues, 59 % aux instances représentatives du personnel et 72% se sentent soutenus  par leur supérieur hiérarchique,  56% par leur DRH.

Les lignes d’écoute psychologique externalisées restent insuffisantes pour aider les salariés à mieux appréhender leur travail : les comportements doivent changer et  directions générales et management doivent s’engager en profondeur pour, par exemple mettre en place des espaces de discussion favorisant l’expression du vécu et des bonnes  pratiques de management et des relations d’équipe pour renforcer les collectifs de travail.

De nouvelles attentes et priorités s’expriment envers le politique, le social et l’entreprise avec un fort questionnement sur le sens du travail comme la valeur apportée à la santé personnelle et celle à développer dans le cadre professionnel.

Il revient aux DRH de décrypter ces tendances pour ajuster les actions à mettre en oeuvre et principalement de saines pratiques de management autour d’équité, développement ds compétences, sécurisation …

Pour en savoir plus : https://www.editions-legislatives.fr/actualite/deconfinement-la-peur-du-retour?utm_source=newsletterownpage-RH&utm_medium=email&utm_campaign=NewsletterOwnpage&_ope=eyJndWlkIjoiZWY4YWY0ZTM1N

 

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ANACT: Kit pour la mise en place d’espaces de discussion sur le travail

L’ ANACT  promeut la généralisation des espaces de discussion sur le travail en mettant à disposition des outils, conseils et éléments de méthode adaptés.

La mise en discussion du travail est un élément essentiel de la démarche qualité de vie au travail

Si les espaces où l’on peut potentiellement parler du travail existent dans l’entreprise, pour autant ils ne s’inscrivent pas tous dans une logique de discussion et de transformation. C’est l’objet de la méthode proposée pour animer des discussions sur le travail

Pourquoi des Espaces de Discussion ?

Pour mémoire, l’émergence du sujet « parler du travail » s’inscrit depuis plusieurs années dans un contexte d’accélération des transformations de l’entreprise avec une montée des tensions vécues par les salariés dans leur travail.

La  nécessité pour  les  salariés de pouvoir discuter de leur travail a été intégrée par les partenaires sociaux dans l’accord national interprofessionnel (ANI) de juin 2013 « Vers une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle ».

Les espaces de discussion sont des espaces collectifs permettant une discussion centrée sur l’expérience de travail et ses enjeux, les règles de métier, le sens de l’activité, les ressources, les contraintes …

Pour être efficace cette discussion , via  la parole en direct, la discussion  doit se  dérouler suivant un cadre et des règles co-construites avec les parties prenantes. Ces espaces sont inscrits dans l’organisation du travail; ils s’articulent avec les processus de management et les IRP, et visent à produire des propositions d’amélioration ou des décisions concrètes sur la façon de travailler.

Le KIT « Espaces de discussion » proposé par l’ANACT

Le KIT est destiné aux entreprises : Equipe RH, Représentants du personnel, Managers opérationnels, Salariés… souhaitant  mieux comprendre et mettre en place des espaces de discussion sur le travail;

Il comprend 4 dossiers comportant chacun des outils pratiques :

*Comprendre les enjeux

*Porter la démarche

*Mettre en pratique

*Partager l’expérience : cas d’entreprise

Pour en savoir plus https://www.anact.fr/outils/espaces-de-discussion

A partir de ce lien, il est possible de télécharger le kit qui est gratuit.

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