
Pierre BERETTI, Président ALTEDIA LLH et Alain BLOCH, Professeur CNAM et Directeur Master Entrepreneur à HEC
Publication conçue pour apporter sous un angle original une réflexion et des pistes de solutions aux entrepreneurs et salariés : que faire face à la révolution du travail avec le digital ? Un mixte de témoignages, interviews, photo-reportages et textes autour de propos scientifiques, d’une analyse prospective, d’une approche économique, d’une parole syndicale et d’acteurs du monde de l’entreprise sous toutes ses formes.
Le salarié sera –t-il évincé par le robot, le travail intellectuel banalisé par l’intelligence artificielle ? le service ubérisé par les plateformes de partage ?…Ou bien entrons-nous dans une ère d’intelligence connectée avec des métiers inédits, de nouveaux types d’emplois et d’activités, des façons innovantes de crée de la valeur au sein d’écosystèmes différents ? L’enquête est menée en grand angle pour dégager des lignes de forces, découvrir des raisons d’espérer et surtout se préparer à l’action |
Avec une préface de Pascal PICQ, paléoanthropologue au Collège de France, sous forme de plaidoyer pour « la coévolution entrepreneuriale au travail « dont on retiendra pour l’essentiel :
*Tous les indices concordent pour confirmer « l’entrée dans un nouvel âge stimulé par les réseaux, les intelligences connectées et les changements d’environnement ».
*Un élan créateur est en marche avec la possibilité de créer son entreprise via internet et les réseaux, de nouvelles sources de financement grâce au crowdfunding, de nouveaux modèles économiques (circulaires, collaboratifs.. .) avec l’émergence de nouveaux entrepreneurs.
*Un véritable changement culturel qui doit être accompagné pour réaliser un projet alliant une ambition humaine, économique et sociale et capitaliser sur la force de l’innovation, l’audace de l’essai-erreur et la responsabilité sociétale et environnementale.
*Le travail se trouve bouleversé par ce mouvement tant dans son contenu que dans ses formes : il s’agit d’explorer les innovations de terrain, de s’appuyer sur la révolution digitale en donnant la priorité à l’humain.
En complément, ci-après quelques citations des différents intervenants en lien avec les thématiques ressources humaines, management et dialogue social
Véronique WEIL, Directrice des opérations AXA
« La question n’est plus pourquoi la transformation digitale mais celle du comment, signe que l’entreprise est convaincue de la nécessité du changement »
« La question cruciale posée aux collaborateurs : avez- vous envie d’apprendre et d’appartenir à une entreprise qui réussit ? »
« Pour accompagner les collaborateurs, AXA a mis en place d’importants programmes de formation au travers de jeux, d’actions d’équipes et de reversmentoring car il faut continuer à apprendre en permanence »
« L’automatisation d’un certain nombre de tâches permet de consacrer plus de temps et d’ énergie aue conseil et à l’accompagnement du client »
« Le dialogue social doit se développer sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, les programmes de formation pour apprendre, la dynamique intergénérationnelle »
« AXA s’intéresse aux nouveaux modes d’activité sous différentes formes ; investissement dans des start up, projets en Open Data, relations avec des indépendants.. »
Sylvie JOSEPH, Directrice Transformation interne Groupe La Poste
« L’ ambition est d’être générateur de liens physiques et/ou numériques ; tant qu’il y aura des humains, il y aura du lien à organiser.. »
« Comment est-on plus agile ? Quelle est ma valeur ? Comment la rendre intéressante pour le client ? C’est à ces questions que nous devons répondre avec un programme en 3 A : Agilité, Attention, Audace… »
« Il ne faut plus raisonner en termes d’emplois, de strates et de grades, mais de travail à faire, de compétences à mettre en œuvre et de ressources à affecter au bon endroit »
« Dans la transformation numérique, c’est la culture qu’il faut changer. La technique, nous la maitrisons mais on doit sortir d’une culture de la rente du monopole, d’un client qui n’avait pas d’autre choix et travailler sur la coopération entre les équipes et la synergie mais également sur les pratiques de ressources humaines et les modes de management »
« Les managers doivent devenir des animateurs de communautés ; il faut les accompagner pour les aider à changer de posture : coopération, co-construction et co-création… »
Emery JACQUILLAT , PDG Camif-Matelsom
« La Camif était une très belle marque, il a fallu en faire une entreprise agile et créer une culture commune entre les employés de Matelsom à l’esprit start- up et ceux de la Camif de culture pyramidale »
« Le plus difficile est de casser les cloisons que les gens ont dans la tête ; l’accueil en résidence d’un artiste a permis d’ouvrir les esprits avec au quotidien des expériences décalées »
« Plus on est dans la technologie, plus on doit être humain et développer des démarches participatives à tous les niveaux : prise en charge de jeunes en alternance, contribution à l’élaboration de nouveaux de produits, relations avec les fournisseurs et les clients…»
Laurent Berger, Secrétaire Général CFDT :
« Il ne faut pas réserver le sujet du numérique à une certaine élite de l’entreprise. L’opportunité doit être valable pour tous »
« Pour réaliser le saut numérique, il est indispensable de prendre en compte le parcours des salariés, les conditions de d’exercice de leur travail, et de repenser leur rapport au temps »
« Les entreprises qui vont réussir sont celles qui vont mettre de façon anticipée ces sujets sur la table »
« On peut espérer des univers plus collaboratifs et moins hiérarchiques mais on peut aboutir à un système dangereux pour l’intimité des salariés ; c’est pourquoi les corps intermédiaires sont utiles car l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers »
« Le dialogue social est directement impacté car le digital induit un écrasement de la hiérarchie. Le dialogue social est un lieu de confrontation pour faire converger des idées et trouver des compromis acceptables pour tous ; l’approche collaborative est nécessaire pour développer l’apport d’idées et nourrir la négociation collective»
« Le numérique soulève de nombreuses questions autour des interactions/coopération, de la qualité de vie au travail et des régulations. »
« Il ne s’agit pas de la fin de salariat mais de l’apparition de nouvelles formes de travail où le syndicalisme doit trouver sa place ; il y a un fort besoin de régulation pour trouver l’équilibre entre économique et social »
« Nous sommes déjà en train de travailler sur une possibilité d’adhésion individuelle pour tous les indépendants qui veulent s’organiser »