La pandémie de COVID-19 a laissé des traces profondes sur nos sociétés. Les changements du travail relèvent d’évolutions de long terme : démographie des actifs , vieillissement de la population salariée… A cet égard, le travail de France Stratégie Les métiers en 2030 est utile. Le Covid a aussi accéléré la révolution numérique et fait ressortir l’impérieuse nécessité de la transition écologique.
La montée de nouvelles exigences par rapport au travail est un véritable renversement de situation, car elle change les rapports de force au sein du marché du travail. Refus d’accepter n’importe quel travail, refus de faibles salaires pour des travaux difficiles… Dans les secteurs dans lesquels les salariés sont avancés en âge – aides à domicile, employés à temps partiel du secteur de la propreté connaissent des besoins de recrutement déjà importants et deviendront bientôt massif. Pour beaucoup, ce sont des emplois que l’on accepte faute d’autre chose : cf dossier Metis « Les métiers du quotidien » et le dossier « Le care : un travail, des métiers, une philosophie »–
Les jeunes diplômés ne veulent plus des carrières pour lesquelles ils ont fait de longues et coûteuses études ; les jeunes ingénieurs Agro-Paris Tech ou de Polytechnique veulent des activités et des missions plus accordées à leurs valeurs, plus en lien avec leur engagement environnemental.
Les lieux de vie qui sont aussi parfois des lieux de travail, bien que le télétravail ne soit pas l’idéal pour des jeunes qui ont besoin de s’intégrer dans une équipe et une entreprise, malgré les rituels d’ «onboarding».
Une note Entreprise et Personnel d’avril 2022, « Les jeunes à l’épreuve de l’entreprise, l’entreprise à l’épreuve des jeunes » analyse des exemples de ces multiples contradictions.
Au cœur des nouvelles exigences par rapport au travail, il y a la question de sa valorisation par la société : salaire, garanties sociales, reconnaissance, mais surtout la question de la liberté : choix d’organisation du quotidien, modes de vie associés… La question de temps de travail fait son retour sous une tout autre forme que la revendication de la semaine de « 32 heures » : Espagne, Portugal, Royaume-Uni…testent des expérimentations de la semaine de « 4 jours », 4 jours durant lesquels on fait le travail de 5 …
C’est une véritable déstructuration de temps de travail qui se produit : le Covid a changé le travail et cela va continuer. En France et en Europe, l’État a très largement soutenu les entreprises et les salariés pendant les épisodes de confinement ; les entreprises doivent aujourd’hui prendre le relais…
Pour en savoir plus : https://www.metiseurope.eu/2022/07/04/travail-nouvelles-exigences/