Focus sur la matinale le 29 Novembre 2018, sur la santé au travail organisée le 29 novembre 2018 par l’Ipse dans le cadre du rapport remis par Charlotte Lecocq.
François Desriaux, rédacteur en chef du magazine « Santé et travail, a présenté le contexte de ce rapport : des arrêts maladie en augmentation, notamment à cause du recul de l’âge de la retraite et du vieillissement des populations , une forte hausse des maladies chroniques après 50 ans.
La problématique des licenciements pour inaptitude médicale et la difficulté à retrouver un emploi par la suite ont été mises en évidence ainsi que la question du retour à l’emploi après un congé longue maladie. L’intensification du travail et les mauvaises conditions d’exercice qui y sont associées justifient également la mise en place d’une réforme.
Le rapport de Charlotte Lecocq, publié fin août présente des préconisations pour une simplification du système actuel de prévention professionnelle. Il est issu d’une mission sur la santé au travail confiée par le premier Ministre et devrait déboucher sur une négociation interprofessionnelle et un projet de loi prévue pour la fin du premier semestre 2019.
L’objectif est de rendre le système de prévention professionnel plus simple et plus lisible. Les actions de préventions et la prise en compte du bien-être au travail constituent les points positifs de ces recommandations. Le rapport propose une mesure pouvant inciter les branches à s’investir dans des actions de santé ou de qualité de vie au travail, l’idée étant de demander aux branches les moins actives en la matière une contribution de 2% sur les cotisations consacrées à un degré élevé de solidarité.
A noter cependant quelques éléments discutables avec une profonde transformation du rôle du médecin du travail vers une fonction de conseiller de l’entreprise au détriment de la protection de l’individu, sans mission de de contrôle, ce qui risque d’éloigner les médecins du terrain et rendre difficile le lien entre conditions de travail et santé.
Jean-Marie Gobbi, gérant fondateur du cabinet conseil Psya, a exposé l’action des entreprises de services à la personne dans un contexte de souffrance au travail avec la mise à disposition de médecins ou de psychologues en ligne, pour remédier notamment aux troubles psychiques, la demande de ce type de service étant croissante. La nécessite d’une réorganisation du travail émerge de plus en plus fréquemment : par exemple une personne souffrant de TMS ne pourra être replacée dans un même environnement sans révision de ses conditions de travail, d’où l’importance de recréer le lien entre l’individuel et le collectif.
Pour en savoir plus : http://www.euroipse.org/matinale-sante-et-travai