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Quiet moving : changement d’emploi, de métier, d’entreprise, de région …

Les changements d’emploi, d’entreprise, de métiers, de régions sont nombreux en ce moment et on en fait souvent des success-stories. Pendant ce temps-là les règles des assurances chômage et les pratiques des services publics de l’emploi changent, un peu partout en Europe. Les trajectoires opposées de la France et de l’Allemagne sont ainsi révélatrices.

Tandis que la France reste dans une approche financière et globalement punitive, l’Allemagne abandonne les lois Hartz IV de 2005 pour une approche plus généreuse des allocations et une vision plus coopérative de la relation entre l’Agence pour l’emploi et les demandeurs d’emploi. L’objectif avait été de favoriser le retour à l’emploi des chômeurs, le résultat a été une forte augmentation de la pauvreté des chômeurs et des autres. La réforme annoncée récemment affiche le mot d’ordre « Le revenu citoyen apparait, Hartz IV disparait » et le commentaire « revaloriser et réformer le dispositif punitif et stigmatisant d’aides sociales avec un plan de coopération agréé sur un pied d’égalité entre le demandeur d’emploi et le BA ». La revalorisation concerne également les aides au logement et la prise en compte de l’épargne des personnes et des familles.

Le passage par « la case chômage », fait partie des transitions ; l’assurance chômage pourrait  tenir un tout autre rôle que le traitement des difficultés de recrutement si ses ressources étaient pour partie mobilisées, pourquoi pas sous la houlette du futur “France Travail”, au service de l’accompagnement de transitions professionnelles qui s’annoncent massives.

Les transitions professionnelles sont surtout très diverses, longues ou courtes, longtemps mûries ou décidées sur un coup de tête, ou parce qu’une opportunité se présente, subies ou choisies. Elles sont accompagnées ou non, ne comportent pas nécessairement de longues et patientes formations.

L’étude de France Compétences (« Des reconversions professionnelles variées et éloignées des modèles linéaires », note n° 4, janvier 2022) montre que la frontière entre les deux est moins claire qu’il n’y parait. C’est parfois une pause dans une vie de travail bien remplie. La crise sanitaire a été une pause obligée et elle n’en finit pas de produire des effets. Les plus pénalisés sont ceux qui ont peu changé durant leur parcours car plus une personne a changé d’emploi, d’entreprise, de métier, plus elle peut prendre le risque de changer encore.

Les acteurs qui accompagnent les salariés, les demandeurs d’emploi, les indépendants et créateurs d’entreprise s’adaptent. En Belgique, les diverses formes « d’interruption de carrière » (congés pour reprise d’études, pour se former, pour proches aidants…), dans la fonction publique comme dans les entreprises sont rémunérées à temps plein ou à temps partiel par l’ONEM, le service public de l’emploi .

Mais le site de la Commission européenne comporte toujours cette définition : « Dans les pays de l’UE, les services publics de l’emploi (SPE) sont les autorités qui mettent en relation les demandeurs d’emploi et les employeurs. » À changer ?

Une part importante des mobilités peut se faire au sein même des entreprises où les nécessités de la transition écologique, des transformations liées au numérique font bouger les frontières et les contenus des métiers et hybrident les compétences, sans parler des souhaits personnels d’évolution des salariés. Il y faut du volontarisme et de persévérance…

Pour en savoir plus : https://www.metiseurope.eu/2022/12/03/quiet-moving%e2%80%89/

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Entretiens de la Cohésion Sociale, Institut Montaigne, 12 09 2017: Mobilités et Parcours professionnels

5 points à retenir des Entretiens de la Cohésion Sociale organisés par l’Institut Montaigne le 12 septembre 2017 :

1.Flexibilité ne s’oppose pas à Sécurité: Les mutations qui bouleversent le marché du travail amènent à repenser la flexibilité et la sécurité au regard de la mobilité. Les besoins des entreprises évoluent très rapidement  sous l’effet de la transition numérique: ce sont donc les compétences acquises tout au long de la vie qui garantiront la meilleure des sécurités. Il est urgent d’outiller les individus pour s’adapter à ces transformations majeures.

2. Sécurisation des parcours non corrélée aux ruptures professionnelles: La sécurisation des parcours doit  préparer les évolutions professionnelles et non simplement réparer les ruptures. Il est donc nécessaire de donner plus d’autonomie aux individus pour les inciter à développer des compétences utiles dans leurs choix d’orientation future. Le recours à des formations ou à des prestations d’accompagnement en dehors des heures travaillées, doit être encouragé pour aligner les intérêts des salariés et ceux des employeurs. Ceci implique un changement culturel profond incitant les actifs à construire eux-mêmes leur parcours professionnel.

3. Evaluation et Certification pour  l’efficacité de la formation professionnelle: Le système de formation professionnelle manque de lisibilité et de visibilité sur la qualité de l’offre accessible. Une évaluation sur des critères objectifs et une certification renforcée par un organisme neutre plus poussées de l’offre de formation contribueraient à une meilleure qualité des formations dispensées: l’expérience développée par Pôle Emploi en Île-de-France visant à développer une notation des prestations par les utilisateurs est un exemple intéressant. Evaluation et certification doivent être associées à l’ouverture du marché de la formation à des acteurs privés spécialisés dans l’accompagnement en évolution professionnelle.

4. Valorisation des droits à la formation en euros plutôt qu’en heures: Le CPA  regroupe plusieurs comptes valorisés en heures et non en euros. Le dispositif serait amélioré par une valorisation monétaire  renforçant  la transparence du système; par ailleurs, elle inciterait les actifs à exiger des résultats correspondant à l’investissement réalisé et donnerait plus de visibilité sur le financement global du système.

5. Rationalisation des dispositifs de sécurisation professionnelle pour plus de visibilité:  La complexité du système contribue à la méconnaissance par les individus de leurs droits acquis;  les dispositifs pourraient être concentrés en un seul et même compte afin d’offrir plus de lisibilité. Ceci devrait également contribuer à donner plus de choix dans l’offre de formation afin que les actifs gagnent en autonomie dans la gestion de leur parcours.

A suivre ces différents points dans le cadre de la prochaine réforme de la formation professionnelle

Pour en savoir plus :

http://www.actuel-rh.fr/content/il-faut-sortir-dune-logique-de-prescription-des-formations

http://institutmontaigne.digifactory.fr/ViewOnline.php?&emtr=267-8563-LhwutJQ-1&extc=LhwutJQ

 

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