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Réforme des retraites : réflexions de l’Institut Montaigne suite au rapport du Conseil d’orientation des retraites

Le dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites, publié le 10 juin dernier offre certaines qui se veulent optimistes et rassurantes, d’autres étant plus réalistes, et appellent à une réforme du système de retraites, indispensable pour assurer sa pérennité et son caractère redistributif.

Quelques chiffres :*en 2020, la part des dépenses de retraite dans le PIB est de t 14,7 % de la richesse nationale, niveau très élevé, du fait de la crise économique et sanitaire ; cette part sera de 13,7 % en 2022 -niveau similaire à celui de l’avant-crise-, et devrait descendre à 11,3/13,0  en 2070. 

* le déficit du système de retraites a atteint 18 milliards d’euros en 2020 – 0,8 % du PIB-; le solde varierait en 2070 entre -0,7 % du PIB et +2,1 %.

* le ratio nombre de personnes de 20/50 ans //celui de 60 ans et + passerait de 1,9 en 2020 à 1,3 en 2070.

Deux interprétations possibles des chiffres du COR. 

1-En déduire qu’il n’y aurait pas, à terme, de problème de financement du système des retraites : la plupart des scénarios tendraient à un surplus des recettes du système de retraites, les dépenses baisseraient en part du PIB. Tous les voyants seraient au vert.

2-Etudier en particulier l’évolution des pensions qui continueront de croître en euros constants, mais qui chuteront relativement au revenu brut. Cette situation représente une rupture d’équité générationnelle, car les plus jeunes seraient pénalisés par des taux de cotisation plus élevés et un montant moyen de pension plus faible relativement au revenu d’activité moyen.

Cette 2ème deuxième interprétation doit amener à réfléchir : si la solution d’un recul de l’âge de départ est une mesure globalement impopulaire, doit –elle  prendre le pas sur la situation bien plus difficile à laquelle le système actuel est promis,  avec des conséquences  bien plus importantes pour les générations concernées ?

Une 3ème voie devrait être privilégiée : pédagogie et rationalité pour faire du débat autour de la réforme des retraites un moment d’échange intergénérationnel et de valorisation de la place des seniors dans notre sociétéLa France a aujourd’hui un taux d’emploi des seniors (54,3 % des 55-64 ans//60,7 % pour l’OCDE) et son âge moyen de départ à la retraite (60 ans//plus de 65 ans pour les pays industrialisés), sont parmi les plus bas de l’ensemble des pays développés. . En encourageant un maintien à l’emploi des seniors, ces derniers voient leur protection sociale renforcée et le risque de précarisation réduit, alors que l’espérance de vie augmente. Le maintien en activité répond à des enjeux clés de bien-être : les seniors qui restent en emploi se sentent en moyenne plus intégrés dans la société et sont en meilleure santé que ceux qui, au même âge, sont déjà partis à la retraite. Cette situation bénéficierait à l’État qui assurerait la pérennité financière du système de retraite, et aux entreprises françaises, touchées par la perte de savoir-faire des seniors.

Les 42 régimes spéciaux actuels  ne font pas consensus quant à leur caractère plus favorable : les différences de règles, brouillant la transparence de la situation, constituent un frein à l’acceptation des efforts nécessaires au redressement des régimes par l’ensemble de la population.

La France bénéficie d’un système de retraites parmi les plus généreux : un recul d’1 ou 2  ans de l’âge de départ à la retraite ne le rendrait pas moins enviable. Une réforme des retraites devra s’articuler autour de deux chantiers majeurs : Equité en agissant sur l’âge de départ ou sur  le nombre de trimestres nécessaire pour une retraite à taux plein et Transparence, à travers une simplification  le tout pour garantir la pérennité d’un système à répartition . 

 Pour en savoir plus :https://www.institutmontaigne.org/blog/reforme-des-retraites-sortir-de-limpasse

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