Retour sur les éléments marquants d’un sondage effectué par l’association Réalités du dialogue social après le premier confinement, auprès de 24 responsables des ressources humaines, des relations sociales et des représentants du personnel sur l’évolution de leurs pratiques pour poursuivre la tenue des instances, à distance.
1-Un passage au dialogue social dématérialisé sur lequel élus et directions s’accordent à dire qu’il s’est fait sans trop de difficulté et que les réunions ont gagné en efficacité : respecter une discipline de prise de parole a conduit à des interventions sur l’essentiel. Le recours aux outils digitaux a permis de la réactivité, et la diversification des modes de communication (Whatsapp,, Zoom ? SMS…) et favorisé un dialogue plus direct, donnant l’impression d’un dialogue permanent.
Pour autant la qualité du dialogue dépend beaucoup des pratiques préexistantes; si le dialogue était régulier et fructueux, la digitalisation a ouvert de nouvelles perspectives et produit des aspects positifs. A défaut, la distanciation des échanges a accentué la méfiance entre les acteurs avec parfois le sentiment des représentants du personnel d’être réduits à une chambre d’enregistrement.
2-Les partenaires sociaux reconnaissent que le distanciel peut réduire la compréhension commune en l’absence de communication corporelle et complexifier l’analyse. Savoir décrypter les attitudes de son interlocuteur permet de comprendre la portée de ses arguments, raison pour laquelle, l’usage numérique notamment pour conduire des négociations, ne doit pas devenir la règle, sachant que par ailleurs les relations en intersyndicale sont rendues plus difficiles en raison de la disparition des moments de rencontres informelles avant ou après les réunions..
La période de la pandémie a créé de nouvelles pratiques : le sondage montre que 9 des 10 représentants des directions souhaitent continuer à utiliser le digital dans leurs relations avec les IRP.et 10 des 14 élus du personnel interrogés reconnaissent que la tenue des réunions à distance leur a permis de mieux concilier vie professionnelle et vie privée : solutions aux déplacements pour des réunions courtes, informations obtenues rapidement. Le souhait prépondérant est exprimé en faveur du maintien des réunions ordinaires régulières des instances en présentiel pour favoriser les temps préparatoires et les travaux entre syndicats. En conséquence, on peut penser que la mixité du présentiel et du distanciel s’imposera durablement avec un dialogue social en mode hybride..
3-Impacts sur le fonctionnement des organisations syndicales qui ont pour fonction de collecter des retours du terrain et de capter les signaux faibles. L’éparpillement des salariés lié au développement du télétravail perturbe cette mission en raison de la difficulté à contacter les salariés d’autant que l’accès à la messagerie professionnelle n’est pas autorisé dans la plupart des entreprises. L’ANI télétravail aborde cette question dans son article 6.2 pour lever cet obstacle et permettre via le digital d’atteindre tous les salariés quelle que soit leur localisation géographique.
Le digital est aussi une opportunité pour les représentants de proximité de recréer le lien qui manque avec les instances de dialogue social car aujourd’hui, ils sont souvent coupés du CSE central. Avec le numérique, ils pourraient être invités à des réunions préparatoires pour transmettre des informations de leur établissement et faciliter les remontées terrain. Ce sujet doit être abordé au niveau de l’entreprise et traité par voie d’accord pour assurer la relation entre le représentant de proximité et la structure centrale.
Pour en savoir plus : https://www.actuel-rh.fr/content/restons-vigilants-vis-vis-du-dialogue-social-connecte
Quel monde demain ? questions à se poser par Mahé Bossu, Sia Parteners.
Que voulons-nous pour le monde de demain ?
Allons-nous retenir quelque chose de ces temps troublés, ou allons-nous repartir comme « avant » ? La crise était-elle juste une parenthèse dans notre course ? Mais après quoi courons-nous au juste ?
Et si la crise n’était pas juste une crise ? si elle était en fait une leçon ? Voulons-nous retenir les élans de solidarité, les capacités de rebond de certains, les capacités d’innovation pour répondre aux urgences et pallier le manque ? Voulons-nous que cela change ? Pourquoi ne pourrions-nous pas commencer l’après dès maintenant ?
Que faudrait-il faire et par quoi commencer ? Est-il possible que demain soit différent sans rien changer de nos comportements ? Et pas seulement le comportement des autres… Et si pour arrêter de courir en rond, il suffisait d’arrêter de critiquer et se mettre à faire à partir d’initiatives, de risques, de tentatives …
Libre à chacun∙e alors d’apporter les réponses à ces questions et de questionner ses propres réponses pour continuer d’avancer et de faire évoluer aussi bien nos mentalités que nos pratiques, collectives et individuelles. Si nous attendons que le changement vienne de l’autre, l’attente risque de se faire longue.
Pour en savoir plus : https://www.fr.adp.com/rhinfo/2020/questionnons-nous-le-monde-de-demain/
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