- L’état du marché du travail peut paraître surprenant. Malgré des disparités sectorielles et géographiques, il a bien résisté à la crise sanitaire: la situation d’aujourd’hui est proche de ce que l’on observait avant la crise, avec la coexistence de problèmes de recrutement et d’un taux de chômage élevé.
- A retenir :
*La note montre que la persistance du chômage ne saurait trouver sa source principale dans des problèmes d’inadéquation entre offre et demande de travail, que ce soit en termes de localisation ou de compétences. Si la formation professionnelle doit faciliter les réorientations, elle ne peut suffire à faire baisser de manière significative le niveau de chômage agrégé; elle doit se concentrer sur les publics moins qualifiés et éloignés de l’emploi, sans que son volume ne soit augmenté.
Les entreprises connaissent des problèmes d’informations sur les caractéristiques des candidats à leurs offres d’emploi. Le développement d’interventions ciblées sur les employeurs pourrait améliorer l’efficacité du marché du travail en réduisant les durées où les emplois restent vacants et en accélérant les sorties du chômage. En pratique, il s’agirait de développer des services d’aide au recrutement à destination des entreprises : cibler essentiellement les petites entreprises disposant de moins de moyens à consacrer au recrutement. Le service de l’emploi public pourrait prendre en charge des tests certifiés pour évaluer les aptitudes des candidats face à une offre d’emploi et permettre aux employeurs d’en prendre connaissance.
*La Note s’interroge sur les résultats des politiques de l’emploi menées pendant la crise sanitaire :
-la hausse de l’endettement des entreprises, facilitée notamment par les prêts garantis par l’État, ne semble pas être un facteur d’inquiétude pour l’avenir.
-si l’activité partielle semble avoir protégé efficacement ses bénéficiaires, il est nécessaire de faire attention aux effets d’aubaine et à la concentration du dispositif sur des entreprises peu efficaces. Elle pourrait être incorporée à l’avenir au système de bonus-malus qui devra par ailleurs être élargi à l’ensemble des secteurs et des entreprises. Concernant les politiques de baisse de charge, elles ont des effets sur l’emploi mais il est nécessaire de les concentrer en période de crise sur des publics spécifiques, aux faibles niveaux de salaires et de manière limitée dans le temps.
Pour en savoir plus : https://cae-eco.fr/le-marche-du-travail-francais-a-lepreuve-de-la-crise-sanitaire