Principaux éléments de l’ITV de ce jour de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, sur France Inter avant la diffusion du texte complet des ordonnances (document de 150 pages):
*Quelle est votre analyse actuelle sur le processus des ordonnances visant à réformer le code du travail ? Il s’agit de la 8ème réforme du code du travail pour prétendument assouplir les règles, favoriser l’emploi et réduire le chômage: il y a une pleine continuité avec le passé. Sur le fond, on reprend de vieilles recettes que l’on présente comme modernes.
Tout le monde sait qu’il n’y a aucune relation entre droits collectifs et lutte contre le chômage. La Cgt conteste la philosophie du projet : d’une part, le problème n’est pas le travail et son coût et d’autre part les mesures visent à favoriser les actionnaires et les grandes entreprises.
*Considérez-vous qu’il y a eu une véritable concertation ? Des discussions ont eu lieu mais sans véritable concertation. Le gouvernement a présenté aux organisations syndicales les grandes lignes, les sujets en réflexion. Des réceptions successives sont intervenues en permettant d’adapter le discours à chaque interlocuteur. Le texte final sera seulement présenté de manière multilatérale sans permettre à ce stade un débat et une négociation.
*Le niveau de la branche a -t-il été sauvé ? En l’état actuel le projet donne beaucoup plus de place à l’accord d’entreprise qui va remplacer le niveau de la branche. Certains sujets, comme les rémunérations, doivent être maintenus au niveau de la branche.
*Le maintien à 50 salariés pour négocier sans mandat syndical au niveau de l’entreprise est -il une victoire syndicale ? Oui, si on considère que le souhait du Medef de fixer ce seuil à 300 salariés n’a pas été retenu. Non, car les salariés ont besoin de l’aide des syndicats dans toutes les entreprises quelle que soit la taille, pour éviter que les salariés soient livrés à eux-mêmes face aux employeurs lors de discussions souvent complexes et particulièrement techniques.
*La lutte des classes existe-t-il encore ? plus que jamais dans le contexte actuel.
*Peut-on considérer qu’Emmanuel Macron est sur la même ligne que Margaret Tatcher ? Les programmes se ressemblent beaucoup ; c’est la même logique, une approche libérale, ultra-libérale.
A suivre la présentation du texte final des ordonnances