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Recrutement : faut-il indiquer le salaire dans les offres d’emploi ?

Selon une étude Hello Work de mai 2022, un recruteur sur trois n’indique jamais la rémunération dans les offres d’emploi qu’il publie quand seulement 30% des recruteurs la mentionne de manière systématique.

Nombreux optent pour une formule évasive du type « rémunération attractive » ou « salaire à négocier selon le profil et l’expérience ». Un choix qui s’explique par plusieurs raisons : espérer payer moins cher le nouvel embauché lors d’un remplacement de poste, éviter de lever des incohérences salariales en interne, ne pas livrer d’infos à la concurrence, se laisser le champ libre pour la négociation… Cependant un candidat sur deux qui est prêt à passer son chemin si le salaire n’est pas affiché sur l’offre.

Le recruteur n’a aucune obligation légale d’indiquer le salaire sur l’offre d’emploi mais il peut être pertinent d’indiquer à minima une fourchette de salaire pour de nombreuses raisons. 

*Gain de temps dans le recrutement: l’affichage de la rémunération permet d’écarter naturellement les candidats aux prétentions salariales trop élevées et qui ne sont pas prêts à les revoir à la baisse, y compris si le poste les intéresse particulièrement. A noter que la politique de rémunération demeure un levier important d’attractivité aux yeux des candidats qui se renseigneront souvent sur les niveaux de salaire pratiqués pour situer l’entreprise par rapport à la concurrence = 71% des candidats privilégient le salaire comme critère dans le choix de leur future entreprise (enquête Robert Half-2022). Il y a également lieu de répertorier les avantages qui peuvent peser dans la balance au moment de choisir son futur employeur : mutuelle, chèques vacances, primes, participation ou intéressement…

*La présence de la rémunération augmente le nombre de candidats : une entreprise qui affiche le montant de la rémunération sur une annonce influence significativement le volume des candidatures. Lever le tabou sur les salaires met le candidat en confiance sur la politique salariale de l’entreprise. En communiquant le salaire, on apporte la preuve d’une réflexion globale autour de la rémunération et de la construction d’une grille des salaires dans un souci d’équité, de cohérence et de transparence. Cela pousse également en amont à s’interroger sur le prix du marché par rapport au poste proposé et se mettre en phase avec les attentes des candidats, voire se démarquer de la concurrence.

*Si on ne peut pas être attractif par rapport à la rémunération, le fait de le savoir permet de mettre en avant d’autres types d’avantages, notamment des perspectives d’évolution, afin de compenser le manque d’attractivité financière.

Pour en savoir plus : article de CCI Parishttps://www.cci.fr/actualites/faut-il-indiquer-le-salaire-sur-une-offre-demploi

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« 1OO jours, quelle galère ! »

Un enjeu de taille, digne des travaux d’Hercule ! le compte à rebours à commencer…

A suivre le point d’étape à la mi-juillet.

ttps://www.fr.adp.com/rhinfo/articles/2023/06/100-jours-quelle-galere.aspx

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L’Hécatombe invisible: Matthieu LEPINE, éditions du Seuil


Une enquête sur les morts aux travail : « Ils s’appelaient Michel, Harouna, Franck, Romain, Hugo, Christiane, Yucel ou encore Teddy.

Ils étaient ouvriers, travailleurs indépendants, apprentis, parfois même stagiaires.

Tous ont en commun d’avoir perdu la vie dans l’exercice ou l’apprentissage de leur métier… »

Matthieu Lépine dénombre les accidents du travail mortels depuis plus de quatre ans. Son ouvrage dévoile le bilan terrifiant de ce recensement inédit.

Chiffres, témoignages, analyses, L’Hécatombe invisible lève un tabou sur une réalité ignorée : la mort au travail est un fait social majeur en augmentation qui concerne des travailleurs souvent jeunes et au statut précaire.

Les circonstances : non-respect des obligations de sécurité, négligence de la formation, recours massif à une main-d’œuvre intérimaire ou employée en sous-traitance, déresponsabilisation des entreprises, la dégradation généralisée des conditions de travail sont au cœur des enjeux sur la question des accidents professionnels.

Matthieu Lépine enseigne l’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis. L’Hécatombe invisible est son premier livre

Pour en savoir plus :

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ITV Parlons rh : JC PATS, Directeur du personnel du Groupe Michelin

Directeur du Personnel du Groupe Michelin depuis 2019.,JC Pats connaît très bien le groupe l’ayant rejoint en 1988; il y a exercé diverses fonctions de direction et a passé 13 ans à l’étranger. D’où son engagement pour LES diversités, atouts clés de performance et de motivation des individus. Jean-Claude Pats a la conviction que Michelin –via sa Manufacture des Talents -, doit contribuer à ce que chacun puisse croire en lui, dans une double perspective d’upskilling et de reskilling.

Quelques points majeurs développés dans l’entretien :

* En quoi le fait de miser sur l’intelligence collective transforme-t-il le fonctionnement des équipes et les pratiques managériales ?

*Comment trouver le meilleur équilibre entre développement des savoir-faire et des savoir-être ?

*Y a-t-il plusieurs sens à la raison d’être du Groupe Michelin : Offrir à chacun une meilleure façon d’avancer ?

*Pourquoi est-il important de se doter de moyens pour identifier et sanctionner toute forme de management toxique au sein des organisations ; pourquoi Michelin communique-t-il sur la question ?

A retrouver tous ces sujet dans le podcast PASSION DRH !

et notamment : * Jean-Claude Pats explique pourquoi il occupe la fonction de Directeur du Personnel de Michelin – et non de DRH 

*Des agents ou équipiers [les collaborateurs de Michelin] se sentant « uniques et indispensables » : comment nourrit-on une telle expérience ?  

* Pourquoi les notions de sens et de soin résument-elles le rôle du manager, selon le Comex de Michelin ? comment cela se traduit-il concrètement ?

* Tout comme les diversités, « la » vérité se conjugue souvent au pluriel.

Le Directeur du Personnel de Michelin partage ce qu’il retire de ses expériences personnelles variées : moniteur de voile aux Glénans, stagiaire en vue de pratiquer une activité liée à des insectes butineurs…

Passionné de rencontres humaines dans son métier comme dans la vie, JC Pats témoigne de sa satisfaction de voir les 132 000 talents de son entreprise « grandir » et s’épanouir, quand on leur en donne les moyens. Il évoque tant sa conviction d’une innovation « n’ayant pas de limite » que son goût pour le monde de la nature, qui invite à rester humble et à se montrer patient.

Pour en savoir plus :https://www.parlonsrh.com/media/podcast-passion-drh-episode-7-jean-claude-pats-groupe-michelin/?cid=600adc5e007fb74e1576c39f&utm_campaign=newsletter&utm_source=plezi-newsletter&utm_medium=email

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« Passage de relais »

Changement prochain à la tête de la CFDT avec un passage de relais à l’actuelle n°2 de l’organisation.

Une grande expérience de la négociation acquise au cours des dernières années autour de thématiques majeure…

Marylise LEON prendra ses fonctions à l’occasion du prochain congrès de la CFDT prévu en juin 2023

Après la CGT, une femme à la barre… les temps évoluent !

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Manager différemment rend-il le dialogue social inutile ?

Michel Weill a participé à une enquête, menée par Réalité du dialogue social, en région Auvergne-Rhône-Alpes sur la réalité du dialogue social dans les entreprises ayant, ou revendiquant, « un mode de gouvernance atypique. Qu’est devenu le dialogue social dans ces entreprises et en quoi ces formes de management, d’organisation et de gouvernance ont-elles permis de mieux résister à la crise sanitaire ?

L’enquête porte sur 14 PME de 15 à plusieurs centaines de salariés appartenant à différents secteurs d’activité de service ou de production, avec ou sans représentation des salariés, et de différents statuts, ayant entamé une mue managériale…Ces travaux empiriques se sont nourris de plusieurs publications ; Suzy Canivenc « Les nouveaux modes de management et d’organisation, Innovation ou effet de mode » ; « Le  cas d’une coopérative de commerce alimentaire biologique » de C. Ollivier/ J.Deneuve et l’article de M.Richer, « Transformation du management, la révolution de la confiance »

La genèse de la démarche est très variable, souvent multifactorielle : expérience douloureuse à conjurer, événement conduisant à nouvelles idées, lecture d’un théoricien, rencontre, participation à un réseau/organisation, volonté humaniste, conviction que la performance passe par l’engagement et la reconnaissance de tous…

*A propos de la gouvernance : on relève des innovations de gouvernance, managériales et organisationnelles, les premières n’étant pas es plus nombreuses.-Parmi les SCOP du panel, seule leur gouvernance peut être qualifiée de démocratique :  le CODIR et la gérance constituant les lieux du partage, avec l’élection périodique de ces instances. Dans la plus grande, 100 salariés, 3 représentants du CSE siègent au Conseil d’administration et en constituent le tiers aux côtés des 6 membres du CODIR. Aucun élu du CSE ne siège au CODIR, une réelle distinction entre dialogue managérial et dialogue social. -Dans les entreprises privées ou associations, le caractère innovant ou « libéré » concerne le management et l’organisation, mais pas la gouvernance : un caractère démocratique donc très encadré…

*A propos de la taille : Dans les entreprises d’une certaine taille, « l’innovation » vise à découper l’activité ou le métier en sous-unités : centres de profit ou équipes autonomes ou semi-autonomes. Plus innovant est la validation, voire le choix du leader par l’équipe et leur niveau d’auto-organisation…Dans les entreprises plus petites, la participation se joue au niveau de l’ensemble de l’entreprise : groupes de travail, « méta-cercles » pour fluidifier l’organisation et réguler les désaccords.

*A propos de l’organisation et de l’autonomie des collectifs : On note une plus grande autonomie individuelle laissée aux salariés, avec une évolution des collaborateurs vers une autonomie nouvelle. La place de la hiérarchie intermédiaire, absence, appui ou hiérarchie, reste toujours présente. Les modalités concrètes de l’autonomie sont très variées et souvent valorisée dans les projets de « libération » de l’entreprise. 2 entreprises ont adopté à l’initiative des directions et à la satisfaction de la quasi-unanimité des salariés, la semaine de 4 jours. Le degré de transparence, le mode de fixation et le mode de décision, la place de la participation et de l’intéressement varient considérablement d’une entreprise à l’autre.

*A propos des incidences COVID : Dans un premier tiers des entreprises, l’impact de la pandémie a été faible ou nul. Ensuite l’impact a été significatif sans entraîner de changements majeurs. Pour beaucoup, la pandémie a favorisé « une prise de conscience d’un changement de paradigme : adaptabilité au changement, équilibre entre coopération et compétition, prise de décisions individuelles, self-management… » Enfin les entreprises ont connu une évolution à la faveur de la crise qui a agi comme un vrai révélateur de profonds dysfonctionnements : obligation de faire confiance au management, projet de nouvelle organisation négocié en bonne intelligence avec les représentants du personnel, négociation d’une charte du télétravail en support d’une nouvelle organisation.

*A propos du dialogue social : Dans les entreprises de moins de 25 salariés, le dialogue social institutionnel n’existe pas ou joue un rôle tout à fait marginal. Certaines entreprises ont mis en place leur propre instance pour dialoguer avec les salariés: médiateurs-régulateurs élus, conseil d’entreprise, instance d’information/consultation, mais pas de décision, recours au référendum. Dans 3 des 5 entreprises de 50 à 100 salariés, le dialogue social est actif à travers le CSE élu sur listes non syndicales. Ce n’est que dans les entreprises de plus de 200 salariés que le dialogue social institutionnel est porté par des syndicats, mais selon 2 tendances : *dans une entreprise il a été largement vidé de sa substance par le nouveau management libéré, malgré la signature d’un accord QVT. *dans une autre, il a pris de l’ampleur sous l’impulsion du dirigeant : apparition de 2 délégués syndicaux, meilleure définition des rôles entre conseil d’administration comprenant des salariés-actionnaires et la représentation du personnel au sein du CSE.

On observe vraiment deux catégories de dirigeants qui initient de nouveaux modes de management : ceux qui ont une représentation négative du dialogue social, celui-ci est compris comme une tentative pour s’en passer. Le dialogue social, quand il existe, reste très formel et les choses importantes se passent ailleurs : ceux qui en ont une vision positive, ou pour le moins neutre, et qui cherchent les voies d’intégration du dialogue social dans la stratégie d’organisation mise en place, quitte à en imaginer de nouvelles modalités.

Après cette approche dans différentes expériences nouvelles de changement de management, la conviction est que le dialogue social garde toute sa valeur dans une organisation qui a compris l’importance du travail dans la performance.

Pour en savoir plus : https://www.metiseurope.eu/2023/04/08/manager-differemment-rend-il-le-dialogue-social-inutile%e2%80%89/

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L’emploi des seniors en France et à l’étranger: séminaire emploi du 23 03 23

Pour mémoire :

*L’objectif du séminaire « Politiques de l’emploi – Interactions de l’économique et du juridique » est de permettre la confrontation objective des points de vue entre économistes et juristes, et plus largement entre les acteurs intéressés par la réflexion sur les politiques d’emploi, universitaires comme praticiens.

*Le séminaire « Politiques de l’emploi – Intéractions de l’économique et du juridique » est présidé par Gilbert Cette, Professeur d’économie associé à la Neoma Business School et Jean-Emmanuel Ray, Professeur à l’École de droit de Paris I – Sorbonne

*Sont intervenus le 23 mars 2023, sur le thème « L’emploi des seniors en France et à l’étranger » :

  • Hippolyte d’Albis – Responsable du pôle Economie de l’inspection Générale des Finances et Professeur à l’Ecole d’Economie de Paris
  • Françoise Schoenberger – Directrice du Développement Social, Groupe LVMH
  • Jean-Claude Barboul – Directeur de la stratégie du paritarisme chez Allianz France et ancien président de l’Agirc Arrco
  • Dimitris Mavridis – Économiste à l’OCDE, vieillissement et politiques de l’emploi

Synthèse :

*En France, le taux d’emploi des seniors (55-64 ans) a fortement progressé ces dernières années, passant de 30 % en 2000 à 56 % en 2021, en lien avec le recul des départs anticipés, les changements démographiques et les réformes des retraites successives. Il reste cependant faible en comparaison avec les autres pays européens (61 % en moyenne en 2021 dans l’Union européenne), et en particulier pour les 60-64 ans (35 % en France contre 48 % en moyenne dans l’UE). 

*Si les séniors sont moins souvent au chômage que les autres catégories d’âge, ils ont plus de difficultés à retrouver un emploi après un épisode de chômage.

*Des freins à l’emploi des seniors existent à la fois du côté de demande et de l’offre de travail. Le coût élevé du travail des seniors, qui peut être décorrélé de leur productivité, et la perte d’employabilité avec l’âge, liée aux conditions physiques ou au manque de formation, pèsent sur la demande de travail. Les seniors peuvent également faire face à des préjugés et discriminations. Côté offre, les revenus de remplacement des seniors peuvent réduire les incitations financières au retour à l’emploi, et le manque d’adaptation des conditions de travail au vieillissement (problèmes de santé, pénibilité au travail) peut pousser à une sortie précoce de l’emploi.

*D’un point de vue économique, le séminaire a cherché à établir un état des lieux du travail des seniors aujourd’hui, en prenant en compte les évolutions des métiers et des conditions de travail, et à identifier les outils permettant de maintenir les travailleurs séniors en emploi et d’accompagner au mieux les chômeurs seniors vers l’emploi. Les interventions ont permis d’effectuer une comparaison internationale, en présentant notamment les politiques publiques mises en œuvre à l’étranger pour renforcer l’emploi des seniors.

*Du point de vue juridique, le séminaire s’est interrogé sur l’efficacité de l’arsenal juridique qui permet de protéger les seniors des discriminations fondées sur l’âge. Le séminaire a apporté un éclairage sur la manière dont les entreprises s’emparent du sujet à travers le dialogue social. Comment le Comité social et économique ou Commissions santé, sécurité et conditions de travail se sont-ils saisis des sujets de pénibilité pour les travailleurs expérimentés ? Comment la gestion active des âges intègre-t-elle la gestions prévisionnelle de l’emploi et des compétences ?

Pour en savoir plus :https://www.tresor.economie.gouv.fr/Evenements/2023/03/23/seminaire-emploi-l-emploi-des-seniors-en-france-et-a-l-etranger

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Comprendre l’Affaire France Télécom

Au milieu des années 2000, France Télécom est touchée par une profonde crise sociale. Privatisation, ouverture à la concurrence, transformation du marché de la téléphonie, révolution technologique et dette élevée fragilisent l’institution. Ses dirigeants engagent une restructuration, avec un objectif de 22 000 départs, 10 000 mobilités et 6 000 recrutements via un plan triennal Next et son volet social ACT.

Les méthodes utilisées sont coercitives. Devant les cadres supérieurs et dirigeants de l’entreprise, le PDG exige des départs d’une façon ou d’une autre… Cette restructuration à marche forcée provoque une vague de suicides: en 2 ans, plus d’une trentaine d’agents de France Télécom se donnent la mort ou font des tentatives de suicide.

Sur plainte du syndicat SUD PTT, en 2019, un procès en première instance se tient Tal Correctionnel de Paris: pour la première fois, le jugement reconnaît la notion de harcèlement moral institutionnel.

Le 30 septembre 2022, la cour d’appel de Paris confirme la décision avec un allègement des peines :l’ancien et son ex-numéro deux sont condamnés à un an d’emprisonnement avec sursis. 2 anciennes cadres de l’entreprise sont reconnues coupables de complicité.

A propos du harcèlement moral : Le harcèlement moral vise des agissements, propos et comportements répétés « qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel » : article L1152-1. Reconnu comme un délit par la loi du 4 août 2014, il est condamné par l’article 222-33-2 du Code pénal.

Au-delà des drames individuels et collectifs, l’enjeu du procès France Télécom est d’établir si des faits ne relevant pas de relations individuelles avec des salariés peuvent constituer des faits de harcèlement moral. En condamnant les dirigeants de France Télécom en première et deuxième instances, la justice a reconnu la responsabilité des dirigeants pour harcèlement moral institutionnel résultant de la politique d’entreprise conçue et mise en œuvre par les dirigeants.

Ainsi , la cour d’appel de Paris relève les faits de harcèlement moral institutionnel : « Les décisions d’organisation prises dans le cadre professionnel peuvent, dans un contexte particulier, être source d’insécurité permanente pour tout le personnel et devenir alors harcelantes pour certains salariés. […] Le harcèlement institutionnel a […] pour spécificité d’être en cascade, avec un effet de ruissellement, indépendamment de l’absence de lien hiérarchique entre le prévenu et la victime. »

Les faits constitutifs de harcèlement moral institutionnel dans le dossier France Télécom: le harcèlement moral institutionnel est constitué dès lors que les dirigeants ont adopté une « méthode dirigiste et autoritaire qui a excédé très largement le pouvoir de direction et de contrôle du chef d’entreprise ». En outre, les anciens dirigeants ont poursuivi« l’accélération impérative de la déflation des effectifs » sans tenir compte des impacts sur les salariés, et ce en dépit des alertes des syndicats, des instances représentatives du personnel et des remontées de la presse.

Pendant les procès, ont été pointés du doigt des réorganisations internes successives, un rythme de transformation non supportable, des quotas par service de « sorties pilotées », des pratiques répétées harcelantes… avec pour résultats : stress, pression et l’insécurité pour les salariés, dégradation de leurs conditions de travail, atteinte à leurs droits et des altérations physiques et mentales ayant conduit à des suicides et des dépressions. La répétition des agissements et leurs conséquences sont reconnues comme relevant de la définition du harcèlement moral, mais porté à un niveau supérieur, celui de l’institution.

A retenir : L’Affaire France Télécom a provoqué une prise de conscience de la part des pouvoirs publics et des entreprises. Elle fait évoluer les pratiques en matière de management et de ressources humaines, avec une meilleure prise en compte des risques psychosociaux et du harcèlement moral.

En 2008 et 2010, deux accords interprofessionnels sont signés, l’un sur le stress au travail, l’autre sur le harcèlement et la violence au travail. En 2014, le harcèlement moral est inscrit au Code pénal.

Plus récemment, la loi du 2 août 2021 renforce la prévention de la Santé au travail, modifiant les obligations des employeurs en matière d’évaluations et de prévention des risques professionnels, dont les risques psychosociaux.

La reconnaissance du harcèlement moral institutionnel est un pas de plus pour permettre aux entreprises de prendre en considération la protection de la sécurité des salariés au travail.

Pour en savoir plus : https://www.editions-legislatives.fr/actualite/proces-france-telecom-le-%C2%AB-harcelement-institutionnel-%C2%BB-confirme-par-la-cour-dappel/

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Agenda, 04 avril 2023: Conférence Université de Strasbourg « Actualité du forfait jours, jurisprudence et pratiques »

Les rendez-vous du dialogue social, mardi 4 avril 2023 (9h/12h) conférence organisée à Charleville-Mézières, 75 Forest Avenue Forest. L’Institut du travail de l’Université de Strasbourg et la DREETS Grand Est organisent une conférence animée par Hélène Cavat, enseignant-chercheur, juriste en droit social à l’Institut du travail de l’Université de Strasbourg.

Le forfait en jours est un aménagement particulier du temps de travail qui est très mobilisé en pratique et qui fait l’objet d’un contentieux très abondant, qui témoigne d’enjeux importants.

Depuis 2011, inspiré par le droit européen, un contentieux s’est développé concernant les garanties que doit comprendre un accord collectif permettant le recours au dispositif de forfait, en particulier quant au suivi effectif et régulier de la charge de travail.

Ce contentieux est d’autant plus important depuis 2016 que le législateur a encadré le contenu de ces accords, tout en sécurisant le maintien des accords collectifs non conformes.

Cependant, le contrôle de l’accord collectif n’est pas le seul terrain de contentieux: la Cour de cassation s’est positionnée sur des questions centrales:

*définition de l ’autonomie permettant de déterminer quels salariés sont éligibles au forfait en jours,

*conséquences de conventions de forfait invalidées (inopposables, nulles, privés d’effet…),

*travail dominical pour les salariés au forfait,

*conséquences du non-respect par l’employeur des garanties prévues dans l’accord et la compétence du syndicat à agir dans ce cas.

Autant de questions sur lesquelles ce séminaire sera l’occasion de faire le point et autour de plusieurs temps d’échanges

Gratuit, sur inscription uniquement. Parking à disposition.

inscription

Université de Strasbourg |

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Agenda : Colloque « Le licenciement pour motif économique – 10 ans après la loi de sécurisation de l’emploi » 31 03 20233

PROGRAMME


09 h 00 Accueil des participants – 09 h 30 Ouverture des travaux
09 h 40 Le motif économique: Patrick Morvan, professeur à l’université Paris-Panthéon-Assas, Joël Grangé, avocat associé, Flichy Grangé Avocats


10 h 40 Pause


11 h 00 Les périmètres du licenciement : Jean-François Cesaro, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas, Arnaud Teissier, avocat associé, Capstan Avocats


12 h 00 Déjeuner libre


14 h 00 Ouverture des travaux – 14 h 10 Les contrôles administratifs et judiciaires
Arnaud Martinon, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas, Laurent Marquet de Vasselot, avocat associé, directeur général,
CMS Francis Lefebvre Avocats


15 h 10 Les alternatives au licenciement pour motif économique: Julien Icard, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Yasmine Tarasewicz, avocate associée, Proskauer Rose LLP

Ce colloque aura lieu le vendredi 31 mars 2023 de 9h00 à 16h00, Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy 75005 PARIS

Université Paris-Panthéon-AssasLaboratoire de droit social

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