Néos, think-tank dédié à la transformation du travail, a identifié 10 leviers pour que les prochaines années marquent une rupture dans la manière d’envisager le travail et permettent de rendre le plein emploi créateur de richesses et d’opportunités pour toutes et tous.
*Le territoire: il est urgent de créer des plateformes locales de convergence vers l’emploi car trop d’acteurs ont des dispositifs spécifiques qui fonctionnent en silos. Il s’agit de confier aux collectivités de proximité -métropoles, communautés urbaines, communautés d’agglomération…la mission de faire converger l’offre et la demande de travail sur leur territoire, en associant tous les acteurs du service public de l’emploi -DREETS, Pôle Emploi, AFPA, Unedic- qui dispose des données concernant les demandeurs d’emploi, les DRH des entreprises présentes sur le territoire, les syndicats d’employeurs et branches professionnelles, les principaux acteurs de la formation professionnelle, publics comme privés.
*Les dispositifs d’épargne salariale : trop peu développés au sein des TPE/PME, car trop complexes. La création d’un dispositif unique de dividendes du travail, fondé sur le régime de l’intéressement, permettrait de répondre à cette problématique en fusionnant les dispositifs d’épargne salariale – participation et intéressement et conditionnant les dividendes versés aux actionnaires aux dividendes du travail.
*Le pouvoir d’achat : s’il faut maintenir le dispositif d’allégement de charges pour que le coût du travail ne soit pas un obstacle à leur embauche, il faut inciter les entreprises ou les branches professionnelles à une revalorisation des salaires permise par le maintien des allégements de charges existants jusqu’à 1,6 SMIC pour des augmentations de salaire allant jusqu’à 10%.
*« France Travail »: il est essentiel de rebâtir la méthodologie d’accompagnement en l’alignant sur les approches nettement plus qualitatives et intensives, proches du coaching individualisé, déployées par les missions locales. La gouvernance devra être locale pour réunir, sur chaque bassin d’emploi, entreprises, acteurs de la formation et producteurs de données statistiques.
*Le dialogue social: élargir la composition des groupes d’expression, dans un objectif de décloisonnement et de circulation de l’information, en y incluant les enjeux de performance, objectifs de production, rémunération globale et en adossant le droit d’expression directe et collective à la négociation collective. Ce qui alimenterait la qualité du dialogue social, l’autonomie et la responsabilisation au travail et le développement des compétences.
*Positionner le développement des compétences en entreprise comme un actif stratégique des entreprises: les formations en lien avec les activités nouvelles liées à la stratégie de l’entreprise doivent pouvoir être valorisés à leur bilan comme un investissement, un actif amortissable générateur de de flux de trésorerie futurs.
*Faciliter l’insertion professionnelle des jeunes en sécurisant et valorisant le travail étudiant via un « contrat emploi étudiant», limité dans le temps, ouvrant à des exonérations de cotisations de sécurité sociale, et donnant un véritable cadre pour le travail étudiant occasionnel, à côté de l’alternance et du stage, dans un cadre totalement sécurisé.
*L’emploi des seniors: mise en place un index senior permettant d’inciter les entreprises au recrutement et au maintien dans l’emploi des travailleurs expérimentés. Pour inciter davantage les employeurs à intégrer la dimension senior dans leur politique d’emploi, le thème de l’aménagement des fins de carrière et le maintien de l’employabilité devrait pouvoir être intégré à la négociation sur la prévention de la pénibilité et sur la GEPP; ce qui permettrait faciliter les mobilités et les transitions professionnelles favorables au maintien dans l’emploi.
*Droit social de droit commun: à toutes les formes d’emplois pour intégrer la nouvelle économie, et particulièrement des plateformes numériques d’emplois, largement créatrices d’emplois. Un nouveau modèle social protecteur à inventer via un corps de règles et de droits fondamentaux, applicables à tout travailleur, en désolidarisant certains droits du contrat de travail.
*Bâtir la « société de la connaissance » pour garantir la compétitivité durable en mobilisant sur l’enjeu des connaissances et des compétences avec un projet mobilisateur d’envergure nationale en 2025, « L’année du savoir en France ». L’enjeu est de sensibiliser la population sur l’importance du développement de ses connaissances et compétences en mobilisant tous les citoyens avec LES DRH comme premiers promoteurs…
Pour en savoir plus:https://www.fr.adp.com/rhinfo/articles/2023/08/10-leviers-pour-le-plein-emploi-aout.aspx